L’Iran mène des négociations avec des sociétés pétrogazières russes, mais la réalisation de projets conjoints sur le sol iranien n’est pas encore à l’ordre du jour, a déclaré à RIA Novosti le ministre iranien du Pétrole Rostam Qasemi dans une première interview à une agence étrangère.
"Nous saluons la coopération avec les sociétés russes, si elles sont prêtes à investir dans le secteur pétrogazier iranien et à exploiter les gisements de pétrole et de gaz. Nous menons actuellement des négociations avec des sociétés russes et comptons obtenir des résultats positifs", a indiqué M.Qasemi.
Les sanctions unilatérales américaines appelées à isoler le secteur énergétique iranien par crainte que les revenus pétroliers permettent à Téhéran de promouvoir son programme nucléaire, ont porté préjudice au dialogue énergétique russo-iranien, surtout dans le domaine du secteur pétrogazier.
En 2010, le groupe pétrolier russe Lukoil a cessé de livrer du diesel et de l’essence en Iran et s’est retiré du projet de prospection géologique sur le champ d’Anaran (sud-ouest) qu’il réalisait avec le norvégien Statoil. Selon les experts, cette décision s’expliquait par le fait qu’un actionnaire important de Lukoil est la société pétrolière américaine ConocoPhillips.
Un autre groupe pétrolier russe, Tatneft, a signé en 2005 un mémorandum de compréhension avec la fondation M&J Foundation (Mostazafan & Janbazan, la "fondation des déshérités"), la deuxième plus grande société iranienne impliquée dans de nombreux secteurs dont l’industrie alimentaire, chimique et pétrochimique, la métallurgie, le bâtiment, l’agriculture et le tourisme.
Les deux sociétés ont formé une coentreprise baptisée ParsTat. Toutefois, Tatneft n’a réussi à signer aucun contrat sur la prospection et la production de pétrole avec les autorités iraniennes.
En 2009, Gazprom neft, une filiale du groupe public russe Gazprom, a signé un mémorandum de compréhension avec la Compagnie nationale iranienne du pétrole (NIOC) portant sur l’exploitation conjointe des champs pétroliers iraniens d’Azar et de Shangule, situés dans sur le champ d’Anaran. Mais elles n’ont jamais signé de contrat.
Téhéran fait actuellement l’objet des sanctions instaurées par quatre résolutions du Conseil de sécurité de l’ONU, ainsi que de plusieurs autres résolutions adoptées par plusieurs pays et organisations et exigeant que l’Iran garantisse la transparence de son programme nucléaire et son caractère exclusivement pacifique.
Depuis le 1er juillet 2012, le secteur pétrolier iranien est frappé par un embargo européen. Les Etats-Unis élargissent régulièrement leurs sanctions.