Nous le savons tous : la pédocriminalité organisée est une vue de l’esprit, un épouvantail que s’inventent les conspirationnistes pour mieux fantasmer leur obsession des élites. Le débunkage du Pizzagate en a d’ailleurs été la preuve et, même si le Patron n’a pas eu l’air convaincu, deux journalistes nous l’ont garanti : Peter Bright et James Gordon Meek.
Stupeur ce vendredi 28 juillet. James Gordon Meek plaidait coupable d’accusations infamantes portées à son endroit, concernant des faits de pédophilie. Précisément, l’ancien journaliste de la chaîne d’informations américaine ABC News a reconnu trois des charges retenues contre lui, parmi lesquelles la détention et la diffusion d’images à caractère pédopornographique. Ces aveux quelque peu embarrassants lui garantissent toutefois le paraphe d’un plea deal (un accord de plaider coupable) et donc la certitude d’une peine plus douce, en cas de reconnaissance définitive de sa culpabilité en septembre.
Or, les preuves accumulées par le FBI au cours de l’enquête portent à penser qu’une telle précaution de procédure n’était pas totalement superflue. Lors d’un raid dans la villa de Mister Meek, en effet, le Bureau fédéral avait mis sa main gantée sur des PC portables, des disques durs externes et des smartphones qui contenaient des douzaines de vidéos et de photos d’abus sur mineurs, sur une période de neuf ans. Celui qui se faisait alors passer pour une fillette sur les réseaux ne s’est pas arrêté à ce modeste fait d’armes puisqu’il aurait, selon les agents de Quantico, sollicité des « images sexuellement explicites de mineurs » via Snapchat. Un dossier un brin trop copieux pour rester sans suite.
L’affaire serait toutefois restée dans l’angle de mort de nos préoccupations si elle n’avait su offrir en dernière instance un supplément d’âme inespéré, un ingrédient magique qui fait basculer le fait divers banal dans la catégorie des affaires sensibles. Ici, c’est l’activisme forcené avec lequel l’accusé James Gordon Meek s’est évertué à démolir la théorie - officiellement - conspirationniste du Pizzagate, qui interpelle. Pour mémoire, les mal-pensants d’Amérique et d’ailleurs ont pu croire (et certains doivent s’y risquer encore) que le restaurant Comet Ping Pong de Washington a abrité, du temps de sa splendeur, un réseau pédomaniaque comptant dans ses rangs les frères Podesta, le couple Clinton et Barack himself.
Alors c’est certain, le gigantisme du casting et la lourdeur des accusations avaient à l’époque rendu le scénario très suspect, hautement improbable même pour des conspis carabinés. Néanmoins, il reste qu’un pourfendeur public de l’illusion pédophile a contribué à la rendre moins abstraite. Et ça, ça dessert un peu sa cause. D’autant que l’affaire Meek résonne en écho à celle de Peter Bright en 2020.
Cet autre journaliste américain, spécialisé dans la haute technologie et les jeux vidéo, passait aussi du temps à railler les faiblesses du dossier Pizzagate sur Twitter. Sa jauge de confiance au max, il se permettait même de publier sous le pseudo « Dr Pizza » pour moquer les anti-pédos. Or, Bright a été arrêté en 2019 pour « sollicitation sexuelle de mineurs ». En l’occurrence des enfants de 7 et 9 ans.
Alors nul ici ne suggérera l’existence d’un schéma récurrent. Ni qu’il y aurait une tendance chez les êtres les plus pervers de la société à vouloir jouir sans entrave ni responsabilité, quitte à surdoser dans le déni et l’inversion accusatoire. Mais il serait de bon ton que l’on garde un œil ouvert sur les procureurs médiatiques les plus sonores, juste en cas… Au hasard, des gens qui se scandaliseraient du film Sound Of Freedom ou qui trouveraient qu’au-dessus de 14 ans c’est dégueulasse. Sait-on jamais…
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Alain #Soral - #Pizzagate
Soral Répond, Hiver 2017https://t.co/kDLJvVTwIQ pic.twitter.com/hI3C97Rnc9— Arthur Sapaudia (@ArthurSapaudia) July 26, 2023