Le ministre français de l’Intérieur Manuel Valls a affirmé jeudi à Strasbourg (est) qu’il n’hésitera pas "à faire expulser ceux qui se réclament de l’islam et représentent une menace grave pour l’ordre public" en ne respectant pas les "lois" et les "valeurs" de la République".
"Je n’hésiterai pas à faire expulser ceux qui se réclament de l’islam et représentent une menace grave pour l’ordre public et qui, étrangers dans notre pays, ne respectent pas nos lois et nos valeurs", a affirmé le ministre, qui inaugurait la Grande mosquée de Strasbourg, dotée de la plus grande salle de prière musulmane du pays.
Des appels à manifester avaient été relayés la semaine dernière, malgré les interdictions, sur les réseaux sociaux et par SMS contre un film anti-islam amateur et les caricatures de Mahomet parus dans l’hebdomadaire satirique Charlie-Hebdo. Mais elles n’ont rassemblé qu’une cinquantaine de personnes à Paris. Le samedi précédent, une manifestation spontanée contre le film islamophobe devant l’ambassade américaine à Paris avait donné lieu à 150 interpellations.
"Les prédicateurs de haine, les partisans de l’obscurantisme, les intégristes, ceux qui veulent s’en prendre à nos valeurs et à nos institutions, ceux qui nient les droits des femmes, ceux-là n’ont pas leur place dans la République. Ceux qui sont sur notre territoire pour défier nos lois, pour s’en prendre aux fondements de notre société n’ont pas à y rester", a ajouté le ministre.
"Le racisme, le fondamentalisme, ce n’est pas cela l’islam", a affirmé M. Valls, saluant "la sagesse des responsables du culte musulman" qui avaient appelé leur communauté au calme et le "discernement, la maturité dont ont fait preuve les musulmans de France" face à ces provocations.
"Pour être Français, ou pour vivre en France, nul besoin de renoncer à pratiquer sa foi ou de renier ses origines", a-t-il souligné.