Pour ce bilan traditionnel de l’année, nous avons épluché un article de L’Express qui égrène les grands événements qui ont fait 2018, sachant pertinemment qu’on ne peut réduire une année à 10 ou même 20 événements.
D’ailleurs l’avenir s’occupe des les remettre en perspective, de les reclasser dans le bon ordre qui n’est pas celui du départ. Par exemple l’affaire Benalla ne présente aucun intérêt si ce n’est de fragiliser le président : c’est donc une affaire « Le Monde contre Macron » plutôt que celle des tribulations d’une barbouzette de 26 ans. On sent que dans les arcanes du pouvoir profond, des loges et des chapelles, des clubs (Le Siècle) et des think tank, ça gamberge sec : faut-il garder un président qui n’arrive plus à faire écran entre le peuple et Nous ? Un président qui retourne tout un peuple contre le libéralisme ? Un président qui réveille une France assoupie qu’On arrivait à piller tranquillement, en l’endormant avec du pain et des jeux ?
Les journaux et magazines mainstream sont indispensables pour une chose, et une seule : ils diffusent les faits. Ils ont les moyens de s’abonner aux flux des agences de presse et disposent de correspondants partout. Cependant, grâce à Twitter, si un tremblement de terre secoue Mexico, un petit journaliste français peut avec deux mots d’anglais ou trois d’espagnol obtenir d’excellentes sources sans passer par le système des correspondants (qui passent leur vie à discuter dans les hôtels en sirotant des cocktails tout en pompant la presse locale pour leurs articles).
Quand ils s’en tiennent aux faits, tout va bien. Quand ils commencent à les interpréter, c’est là que tout part en sucette, à cause du biais oligarchique. On n’a donc pas pompé L’Express, on a juste repris les faits marquants qu’ils sont sélectionnés. En gros, on est d’accord sur leur choix. C’est le regard qui change. Mais le regard change tout !
Assez tartiné, ici c’est pas écrit l’Université avec sa production de milliers de mémoires et thèses qui n’arrivent jamais jusqu’au grand public, donc connaissance perdue. Notre principe est de tout exprimer sans peur. Allez, c’est parti, comme 2018.
Janvier : le gouvernement réduit la vitesse sur les routes à 80 km/h
Sous le prétexte de limiter la mortalité sur les routes, le gouvernement Philippe limite encore un peu plus la liberté de mouvement des Français, et surtout de ceux qui ont besoin de leur bagnole, dans les zones rurales ou péri-urbaines. Des Français déjà durement touchés par la crise, la mondialisation ou le libéralisme, au choix.
Le deuxième coup de massue sera l’annonce de la hausse des prix des carburants, diesel en tête, un diesel justement très prisé dans les campagnes. Des campagnes, rappelons-le, qui n’ont pas bénéficié de la même manne étatique que les banlieues. Et pourtant, elles souffrent ! Les suicides d’agriculteurs en sont l’expression tragique.
Février : un lycéen tue 17 lycéens à ParkLand (USA)
Le tueur, Nikolas Cruz, détestait « les juifs et les femmes », selon la presse. Quand on regarde sa vidéo, on comprend qu’il confond le réel et l’imaginaire, la vie quotidienne et le cinéma dans un délire de toute puissance. Car celui qui donne la mort peut se prendre pour Dieu. Ceux qui ont tué savent qu’être Dieu, ce n’est pas facile, et que ça peut occasionner du stress post-traumatique.
Après avoir abattu 17 adolescents en 6 minutes, Niko déambule dans la ville, s’achète un soda et se fait arrêter tranquillement. La maladie mentale est encore mal connue, tous les psychiatres le savent. À cette occasion, toute la gauche américaine s’en est pris à Trump et à la NRA (National rifle association).
Mars : victoire des populistes aux élections législatives en Italie
La presse française a hurlé comme si on l’enculait. Des cris de goret du Monde à L’Express en passant par les inévitables Aphatie et BHL. Toute la nomenklatura a crié au populisme, au fascisme, au mussolinisme en pronostiquant que cette union des extrêmes de droite et de gauche ne pouvait tenir.
10 mois plus tard, l’Italie a l’air de mieux se porter, en tout cas les Italiens semblent heureux de ce pied-de-nez fait à l’Union européenne. C’est pas faute de les avoir tancés, hein Moscovici !
Mars : le lieutenant-colonel Beltrame donne sa vie pour une otage
Bon d’accord l’info date aussi de mars, le 23 pour être précis, mais aucune loi mémorielle ne nous interdit de fourrer deux événements dans la rubrique mars. Prise d’otages avec personnel et client abattus dans un supermarché de Trèbes (Aude), les attentats des loups solitaires ont pris le relais des grands attentats de 2015-2016 (Charlie, Bataclan, Nice).
Arnaud, 45 ans, bravant les protocoles de sécurité (une faute professionnelle), devient un héros post mortem mondial et le symbole de la résistance au djihadisme assassin. On apprendra plus tard, et la presse cachera cette info, que l’arme du tueur (Radouane Lakdim) était vide à l’entrée du gendarme. Beltrame mourra des suites de ses blessures par... balles et couteau. Comprenne qui pourra.
Avril : les deux Corées se serrent la main
Alors l’expression ne veut rien dire, c’est une métaphore. Cette figure de style permet de dire n’importe quoi tout en gardant le même sens, et parfois en l’augmentant. Que les experts en orthographe qui nous lisent se calment : on a le droit d’écrire, c’est quasiment une exception, les deux Corées car il y en a effectivement deux. Peut-être que ça ne durera pas.
Un an auparavant, Trump et Kim en étaient à s’échanger des politesses nucléaires (métaphore). Kim était fou, du coup Trump l’était un peu moins pour les médias occidentaux, et la planète allait partir en fumée (métaphore). Pour l’instant, la grande majorité des Terriens n’a pas encore été pulvérisée par un feu d’artifices nucléaire (métaphore). Mais c’est reculer pour mieux sauter, alors on touche du boa (métaphores de plus en plus douteuses).
Mai : le 50e anniversaire de Mai 68
Les Français ont une façon bien à eux de fêter l’anniversaire de la révolution libérale-libertaire (sexe & consommation) de mai 1968 : ils ont préparé une vraie révolution, celle de Novembre 2018 qui viendra donc six mois plus tard. Le peuple français est un peuple plein de ressources : on le croit mort, il se lève d’entre les morts et fout le bordel dans le cimetière des nations.
Aujourd’hui, la France est réveillée. Mais ne spoilons pas le mois de novembre. Allez, on avance. Cet article commence à devenir longuet et quand on se fait chier, vous aussi vous vous faites chier. On va donc injecter un peu plus de sang de taureau dans l’article, comme le Raptor dans sa gonflette. Quel enchaînement avec juin !
Juin : le combat des chefs de la dissidence
Quand deux cobras se rencontrent, si ce sont des mâles (si c’est un mâle et une femelle c’est une autre forme de combat, qui nous intéresse moins ici) sur le territoire d’un des deux mâles, alors c’est la guerre. C’est pas bien joli, on sait bien que les cœurs purs vont trouver ça vilain et pas humaniste, mais les glandes c’est les glandes, pour l’instant on ne peut pas se passer de testostérone, et en plus les femmes en profitent bien. Bref, les deux cobras évitent de se tuer l’un l’autre, car si l’un mord l’autre, alors l’autre mord l’un (le temps que le venin 1 agisse) et tous les deux crèvent bêtement, laissant la femelle infécondée. Donc ils se battent selon des règles en se donnant des coups de cou, si on peut dire que les cobras ont un cou.
L’analogie s’arrête là, le Raptor dissident qui draine un gros public d’ados peu conscientisés se la pète number one de la dissidence (prononcez dissi-dance à l’américaine) et envoie un défi à Alain Soral, qui pourrait être son grand-père. Aussitôt les deux camps s’échauffent, dans tous les sens du terme. Finalement, au cours de l’été, le Raptor abandonne le combat et file partir en vacances avec bobonne, comme Macron avec maman pendant les combats de rue. Le destin d’un Conversano a laissé des traces.
Juillet : les Bleus champions du monde pour la deuxième fois
Une équipe de combat, un coaching de ouf, Deschamps sur un nuage, les Bleus écrasent la compétition et ramènent une deuxième étoile sur les Champs, qui serviront à un autre genre de défilé, un peu moins sous contrôle, quatre mois plus tard.
La France danse et efface la tragédie de la finale de l’Euro 2016 quand les Portugais nous ont assassinés à la maison avec une équipe de bouchers. Dire que la France les a accueillis par centaines de milliers dans les années 60, c’est comme ça qu’ils nous remercient ? Mais à choisir, on préfère une Coupe du monde à un Euro, l’Euro c’est de la merde (métaphore).
Et puis il y a ce but venu d’ailleurs d’un jeune mec venu de nulle part et même pas noir, Benjamin Pavard :
OFFICIAL : @BenPavard28's stunning goal for @FrenchTeam v Argentina has been chosen as the @Hyundai_Global #WorldCup Goal of the Tournament !https://t.co/U0WEmz7dOM pic.twitter.com/BnsbNWoCKI
— FIFA World Cup (@FIFAWorldCup) 25 juillet 2018
Deschamps, ce vieux Blanc de (plus de) 50 ans, donne une leçon à tous les donneurs de leçons des médias antifrançais, Pierre Ménès en tête, qui n’ont pas arrêté de déboîter le sélectionneur national. Le french bashing est un sport national chez nous et les journalistes du Système en ont abusé pour complaire aux autorités supérieures qui détestent la France et les Français. Il semble que les choses soient en train de se retourner. Le french bashing a laissé place à l’élite bashing.
Bon allez on saute les événements superficiels suivants, Le Monde qui balance Benalla dans les pattes de Macron, on a déjà expliqué le truc, pas la peine de s’étendre là-dessus, ensuite le pont de Gênes qui s’écroule et la presse crie au fascisme meurtrier de Salvini, puis la démission de Hulot devant le couple de propagandistes Salamé-Demorand – un non-événement –, la marche grotesque « pour le climat » du 8 septembre, comme si le climat pouvait changer sous la pression de bobos sous-informés (Éole, Poséidon et Jupiter s’en foutent), la démission de Gérard Collomb qui a senti le coup de Trafalgar venir de la France profonde (toujours pas de spoiling), l’assassinat de Khashoggi qui achève ben Salmane par ricochet et enfin, enfin, et là on va reprendre le titre ahurissant de L’Express :
Les gilets jaunes saccagent l’Arc de Triomphe
On peut le voir de la sorte. On peut dire aussi que des Français sont venus taper sur la police, ou casser des vitrines, comme ça, pour s’amuser, qu’ils passent désormais chaque week-end à Paris pour faire fuir les touristes et provoquer une baisse inquiétante du PIB (on a tout entendu dans le genre).
Nous, ce qui nous a interpellés, et qui est éminemment symbolique, c’est la fuite de l’édile parisienne en Israël. Anne Hidalgo est allée inaugurer une statue du capitaine Dreyfus pendant que Paris était en guerre (sociale). Merde, Anne, les barricades de 1848, la Commune de 1871, c’est quand même très socialiste dans l’âme tout ça, pourquoi t’es pas venue assister les insurgés sur les barricades ? T’aurais fait une belle Marianne, avec Éric Drouet en Gavroche...
Tu serais une fausse socialiste alors ? Tout serait bidon ?
Regardez ce qu’on vous a déniché, ça vaut tous les discours du monde :
Que faire de votre sapin après les fêtes ? Ne l’abandonnez pas sur le trottoir, apportez-le plutôt dans l’un des 174 points de collecte à votre disposition dans tous les quartiers de #Paris. #RecyclonsNosSapins
https://t.co/IEZbg5MXXq pic.twitter.com/zG7YMoimNb— Anne Hidalgo (@Anne_Hidalgo) 30 décembre 2018
Pendant la Révolution, la vraie, pas celle du facteur poney Besancenot, voilà ce sur quoi cette sionarde féministe de combat communique : la récup des sapins de Noël. La fin du faux socialisme est tragi-comique.
Après cette explosion sociale que nous attendions de nos vœux, pas pour la violence mais pour l’aspect justice, la saine et juste colère française qui estomaque le monde entier, il y a eu un acte dit terroriste à Strasbourg où quelqu’un a tué des gens au hasard pendant le marché de Noël, le si beau marché de Noël alsacien. Et là on referme la boucle en pensant à l’adolescent déglingué qui se croit dans Scary Movie avec la presse dominante qui accuse Trump, c’est-à-dire le petit peuple US.
Le « nouveau terrorisme » continue à sévir, et toujours dans les moments où la grogne sociale monte. Sinon avant chaque élection que l’oligarchie n’est pas sûre de remporter, qu’elle est d’ailleurs de moins en moins sûre de remporter. Eh bien là au printemps 2019 on aura la conjonction des astres, la grogne Et les élections !
Finalement, ce qui restera de cette renversante année 2018 qui a bousculé tous les pronostics oligarchiques c’est l’inversion du rapport de force entre les Français et leur élite. Une élite qui n’a pas bien compris le changement, d’ailleurs, qui ne pouvait venir que d’en bas. S’il avait fallu l’attendre d’en haut...
2019 sera une année de combats !
Oui mais nous, on a l’habitude.