Ah, l’époque bénie qu’étaient les années 60 en France, où tout allait bien, de la tête de l’État au petit boulanger, il y avait du travail, de la croissance, du développement, des grands projets, du bonheur, quoi. Il n’y avait pas encore le travail de sape de Cohn-Bendit et ses commanditaires, et la destruction programmée de la culture française par l’Empire. On nageait dans le bonheur, et dans l’insouciance. Enfin, globalement, parce qu’en 1962, il y avait le rapatriement d’Algérie, des blessures toujours pas refermées un demi-siècle plus tard. Et aussi les médiocres « yéyés », qui marquent le début du noyautage culturel américain antifrançais. Ce sont toujours les idiots qui sont utiles à l’adversaire, dans une équipe.
On pouvait dire ce qu’on voulait, dans un audiovisuel qui n’était pas encore noyauté par les empêcheurs de penser, les censeurs associés. La mal-pensance n’existait pas, il y avait plusieurs France, dans un joyeux bordel politique, et tout cela faisait la France. Aujourd’hui, on ne peut évidemment plus dire non seulement ce qu’on veut – car on peut dire des conneries, ou des saloperies – mais tout simplement un peu de vérité. Par exemple, si l’on évoque ce noyautage organisé des médias, qu’ils soient audiovisuels ou classiques, on passe tout de suite du côté obscur du Système, là où végètent les réprouvés. En 1967, on pouvait encore écouter Lucien Rebatet à la radio publique française. Aujourd’hui, la finkielkrautisation des esprits a tué et la France et la Culture, donc France Culture.
Jacques Chancel, aujourd’hui décédé, a permis à de nombreuses voix différentes, et non déviantes, ce qui est déjà un jugement de valeur, un biais cognitif sous-tendu par la pensée unique, de s’exprimer. Les curieux auront écouté sa Radioscopie avec Salvador Dali, grand anarchiste royaliste devant l’éternel, ou celle avec le Pr Laborit, difficile à classer politiquement, mais opposé à l’État républicain français qui a exterminé 500 000 Vendéens à la fin du XVIIIe siècle. C’est entre autres pour cela qu’il ne fut jamais le bienvenu dans les médias, après les années 70, et qu’il préféra s’exiler, au sens propre et au sens figuré (idem pour René Girard).
Nous n’avons pas diffusé l’émission Radioscopie avec Laborit car l’INA exploite son fonds d’archives, qui a été financé par l’impôt, comme une société privée. On ne peut donc pas écouter l’émission qui nous intéresse sans débourser une seconde fois. Même arnaque que pour les autoroutes, que nous payons deux fois. L’INA, un service pourtant public, ne permet pas aux Français d’aller farfouiller dans le passé, dans leur passé. Nous diffusons à la place une conférence donnée par le biologiste à Québec en 1989. Après cela, qu’on ne vienne pas nous parler de liberté d’expression en France.
En 2016 il faut se fader une radio publique totalement sous contrôle socialo-sioniste, et des radios privées qui sont trop liées à de grands intérêts économiques pour laisser filtrer de gros morceaux de vérité. La vérité sur le Système, s’entend. Ce que Laborit appelait « l’information-structure ». Mais c’est logique, le Système cherche à perdurer. Et on ne va pas incriminer les journalistes de RTL Radio, première station française avec 166M€ de chiffre d’affaires, qui fait son boulot sur l’info... biodégradable. Sur l’écume, dirons-nous.
Mais halte à la pleurniche. La disparition progressive et programmée de la parole libre sur les ondes françaises a ouvert un champ incroyable pour les webradios, qui sont en train de le combler. D’un mal, un bien. On ne peut pas déléguer la vérité.