Interrogé sur l’affaire J.K. Rowling en Grande-Bretagne et sur la remise en cause des différences entre sexes, Vladimir Poutine a jugé la diffusion de ces idées « inévitable », mais pense que la Russie est immunisée contre cet « obscurantisme ».
Lors de sa conférence de presse de fin d’année, le président russe Vladimir Poutine a été sollicité au sujet de la cancel culture qui agite les débats en Occident. Le journaliste de RT International qui posait la question, Murad Gazdiev, a défini cette « culture de l’annulation » comme une « nouvelle éthique » consistant à « rejeter des notions habituelles (père, mère, famille), voire la notion de sexe », et évoqué l’affaire J.K. Rowling. La créatrice de Harry Potter a en effet été accusée de « transphobie » après avoir déclaré, entre autres, que les différences entre sexes ne pouvaient être niées, et estimé que « les femmes trans sont des hommes ». « Ces valeurs risquent-t-elles d’arriver en Russie ? », a demandé le journaliste.
« Que tout cela arrive un jour est inévitable », lui a d’abord répondu Vladimir Poutine, évoquant un monde hyperconnecté grâce à Internet. « C’est comme la pandémie d’infection au coronavirus, de nouvelles souches de coronavirus continuent d’apparaître, et on ne peut rien y faire, nous avons juste besoin de trouver un antidote efficace », a poursuivi le dirigeant russe.
Rejetant le raisonnement consistant à penser « qu’une femme et un homme sont la même chose », Vladimir Poutine a invoqué le « bon sens » commun sur le sujet, et soutenu que si un homme pouvait se déclarer comme femme et participer à des compétitions sportives, « le sport féminin allait complètement disparaître ».
Plus globalement, Vladimir Poutine a confirmé des positions déjà affichées et rappelé qu’il adoptait « l’approche traditionnelle selon laquelle une femme est une femme, un homme est un homme, une mère est une mère, un père est un père ». En ajoutant : « J’espère que notre société a une protection morale intérieure dictée par les confessions traditionnelles de la Fédération de Russie. La particularité de notre société millénaire, et sa force, résident dans le fait que la Russie s’est développée en tant qu’État multiconfessionnel et multinational, et que nous avons appris à nous respecter les uns les autres. »
Pour s’opposer au phénomène de la cancel culture, le président russe a ajouté qu’il ne fallait pas lutter « avec des décrets, mais en soutenant nos valeurs traditionnelles », qui doivent immuniser les peuples de la Fédération « contre cet obscurantisme » et ce « fléau ». En 2020, la Constitution russe avait notamment été modifiée pour stipuler que le mariage est l’union entre « un homme et une femme ».
En complément :
L'homme le plus riche et l'un des plus puissants du monde @ElonMusk : "En son cœur l'idéologie woke est source de division, d'exclusion et de haine. Le virus woke est sans doute l'une des plus grandes menaces pour la civilisation moderne" #wokisme pic.twitter.com/OBZF75sNb8
— Amaury Brelet (@AmauryBrelet) December 22, 2021