Le président russe Vladimir Poutine a signé un décret levant l’interdiction de livrer des missiles sol-air de production russe S-300 à l’Iran, a annoncé lundi le Kremlin dans un communiqué.
En 2007, Moscou et Téhéran ont conclu un contrat engageant la Russie à fournir cinq batteries de missiles antiaériens S-300 pour un montant d’environ 800 millions de dollars. Cependant, l’exécution du contrat a été suspendue en septembre 2010 par le président russe de l’époque, Dmitri Medvedev, en application de la résolution 1929 du Conseil de sécurité de l’ONU, qui interdisait de fournir des armements offensifs à Téhéran en raison de son programme nucléaire.
Convaincue de la validité du contrat, la partie iranienne a fait appel à l’arbitrage international, réclamant quatre milliards de dollars d’indemnités.
En janvier 2015, le ministre russe de la Défense, Sergueï Choïgou, a réalisé une visite en Iran, où il a eu des négociations avec son homologue iranien. Les parties ont alors convenu de signer un accord de coopération militaire et technique.
La décision russe intervient alors que l’Iran et les pays du groupe des Six (Chine, États-Unis, France, Royaume-Uni, Russie et Allemagne) ont conclu début avril à Lausanne un accord-cadre, qui ouvre la voie à la signature d’un accord final d’ici fin juin.
L’Iran exige une levée immédiate de toutes les sanctions à son encontre dès la signature de l’accord. Les pays occidentaux, États-Unis en tête, veulent une levée progressive des sanctions, à mesure que les engagements de l’Iran seront vérifiés par l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA), le gendarme nucléaire de l’ONU.