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Quand Le Figaro, et Malbrunot , "relookent", en urgence leur analyse

Nous devons à l’ « ami » Georges Malbrunot, chargé de la désinformation sur la Syrie au Figaro, une nouvelle et éclairante analyse de la situation du pays, en ce début d’octobre.

Eclairante car on voit que Malbrunot, et à travers lui le grand quotidien sarkozyste du matin, a radicalement changé son fusil d’épaule, à l’instar de la plupart de ses collègues français : pour résumer, exit les manifestations « de masse », « pacifiques » et « désarmées« , place à la juste lutte armée des combattants de la liberté contre la dictature bachariste. C’est tout juste si Malbrunot n’y va pas de son « Allah o akbar ! »

Manifs de rue : ça eut payé !

L’article de Malbrunot commence par reconnaître – avec un brin de retard sur Infosyrie – que les manifs de l’opposition patinent : « Elles attirent moins de monde qu’avant le ramadan » écrit-il, citant un opposant : « Ces derniers vendredis, ils étaient 10% seulement par rapport aux chiffres de la fin juillet, soit environ 30 000 personnes« . Précisons que cette estimation « à la louche » émane – comme de juste – d’un exilé, Haitham al-Manah, qui a donc pu, depuis son ordinateur parisien, mesurer scientifiquement le zénith puis la décrue de la mobilisation anti-Bachar. Comme disent les jeunes : « Trop fort Haitham ! »

Malbrunot n’est pas en peine et en panne d’explications à cette évolution : « quadrillage des villes rebelles par l’armée« , « arrestations des cadres du mouvement » et même noyautage des fameux « comités locaux de coordination » par les « services de renseignement » syriens.

C’est bien possible, mais l’homme du Figaro ignore – c’est dans sa « déontologie » – un autre facteur : l’hostilité d’un majorité de Syriens à une opposition regroupant différents « partis de l’étranger », « démocrates » ou « islamistes », et de surcroît infiltrée par des activistes armés qui tuent militaires, policiers et partisans du régime depuis des mois. Le meurtre tout récent du fils du grand mufti de Syrie, ne devrait pas contribuer à étoffer les cortèges résiduels de l’opposition jusqu’au-boutiste.

Mais très vite, Malbrunot tient à rassurer ses lecteurs (?) : cet « essoufflement » ne signifie pas la fin de la contestation ! Et M. Figaro repasse le micro au grand manitou Haitham al-Manah : « Au contraire, indique celui-ci, ceux qui descendent dans la rue sont de véritables kamikazes. Ils sont prêts à tout ! » Eh oui, la « révolte est en train de changer de nature « les radicaux montent en force » et ils ne sont pas contents !

Ces radicaux que Malbrunot décrit comme un « mélange de sympathisants pro-américains qui attendent une intervention extérieure sur le modèle libyen, d’autres qui refusent toute négociation avec un pouvoir qui leur a trop menti, et d’autres encore soutenus par des déserteurs de l’armée, qui espèrent tenir des quartiers ou des bourgades face à l’appareil sécuritaire loyal au clan Assad ».

Certes, regrette certainement Malbrunot, ces tendances sont encore « minoritaires » au sein de l’opposition, mais la bonne parole terroriste se répand « dans la presse et les réseaux sociaux » – à quand une page Facebook spécial Djihad syrien sponsorisée par le Figaro ?

Malbrunot passe aux aveux tous azimuts

L’homme du Figaro, et donc de Washington, ne cherche même plus à nier ce qu’Infosyrie affirmait et s’efforçait de prouver dès le mois de juin : « Ces derniers mois (précision chronologique essentielle), écrit-il, des combattants armés sont arrivés à Homs en provenance de Tripoli au Liban, infiltrés par le Hezb al-Tahrir, un groupuscule islamiste qui organise des manifestations hostiles au clan Assad dans la grande ville du Liban-Nord (Tripoli) ».

Et voilà ce qu’écrit tranquillement, début octobre, l’homme qui a nié depuis mars jusqu’à la possibilité de l’existence de gangs salafistes à l’oeuvre à Jisr al-Choughour, Hama ou Homs, celui qui haussait les épaules avec un sourire supérieur quand on lui montrait le QG incendié de la police à Hama ou le pont d’où avait été jetés les corps mutilés d’une vingtaine de policiers massacrés par les radicaux ! (voir nos articles « Georges Malbrunot, la voix de ses nombreux maîtres » mis en ligne le 25 août et «  »Infosyrie et Alain Soral : ce que nous avons vu à Damas et Hama« , mis en ligne les 25 et 27 août) Malbrunot, à vrai dire, n’a pas changé, c’est la stratégie anti-syrienne qu’il sert qui évolue à la vitesse d’une roquette de RPG.

Et d’ailleurs notre spécialiste ne s’arrête pas dans cette course aux aveux : «  2 000 islamistes seraient cachés à Homs » fait-il dire à l’un de ses interlocuteurs. Avant de reconnaître plus loin les trafics d’armes en provenance du Liban. C’est comme si, avec trois ou quatre mois de décalage, Le Figaro recyclait les articles de notre site, mais pour un tout autre propos !

Bien sûr, Georges Malbrunot ne renonce pas pour autant à la désinformation pure qui a installé sa réputation : par exemple quand il semble imputer au régime l’assassinat récent à Homs de trois personnalités locales. Ni à l’hypocrisie, quand il donne la parole à des militants qui affirment redouter l’action de ces activistes armés. Pas d’ailleurs à cause du sang impur qu’ils font couler, mais parce qu’ils compromettent l’image responsable et libérale du mouvement : « Lorsque le pouvoir trouve leurs papiers quand ils sont tués (les activistes) ils appellent les dignitaires de Homs pour leur dire : mais regardez qui sont ces individus. Le régime en profite » .

Et, pour la forme, Malbrunot conclut sur le message d’espoir que l’opposition à Bachar s’accrochera aux trois principes fondateurs (théoriques) du mouvement : « Pas d’armes, pas de guerre confessionnelle et pas d’intervention extérieure« . On aura compris que pour Le Figaro, cette exigence trinitaire est un brin démodée.

Quant à nous, nous retenons de cet article, qui marque un tournant dans l’approche du dossier syrien par Le Figaro, que :

1) Nous avions donc raison d’écrire ce que nous écrivions depuis juin sur la dimension terroriste et islamiste de la révolte, et que

2) Georges Malbrunot et Le Figaro – on se limitera à leurs cas – ont donc, pendant tout ce temps-là, menti en connaissance de cause, et pour la cause de l’OTAN, de Sarkozy et du Nouvel Ordre Mondial.

Merci Georges !

 






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3 Commentaires

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  • #51465

    Et qu’on ne vienne pas mettre ces inepties journalistiques sur le compte de l’incompétence ! N’est-ce pas les moutons invétérés ?!
    Quand Goebbels Malbrunot continu de battre en brèche le Régime Syrien mais en vient à contredire ses propres analyses allant dans le sens de l’ambigüe « opposition », ça ne laisse aucun doute sur la véritable nature partisane de la rédaction du Figaro, qui soit dit en passant, ne diffère pas des autres merdias de masse tous alignés avec la doxa propagandiste de l’OTAN.

     

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  • #51509

    Au fait, est-ce qu’il a réellement été otage ou ça n’est qu’un mensonge de plus ? Quelqu’un s’est-il déjà posé la question ?

     

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  • #51560

    Georges Malbrunot et Le Figaro – on se limitera à leurs cas – ont donc, pendant tout ce temps-là, menti en connaissance de cause, et pour la cause de l’OTAN, de Sarkozy et du Nouvel Ordre Mondial.




    et la propagande de guerre est punie en principe...

     

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