ENCORE UNE MARSEILLAISE JUSTE POUR VOUS FAIRE CHIER.VIVE LA FRANCE !!!! pic.twitter.com/GZ61pqySWW
— patricequarteron (@patquarteron) 28 juillet 2017
Drapé dans les couleurs de la France après sa victoire en boxe Muay thai, l’athlète Patrice Quarteron s’est attiré les foudres d’une partie des réseaux sociaux, qui l’ont qualifié de « traître » et de « bounty ». Pour Fatiah Boudjahlat, cela révèle la haine de la France d’une partie des enfants d’immigrés.
L’auteur, Fatiha Boudjahlat, est cofondatrice avec Céline Pina du mouvement Viv(r)e la République. Elle est aussi l’auteur de l’essai à paraître aux éditions du Cerf : Féminisme, tolérance, culture : Le grand détournement.
- Patrice Quarteron, champion du monde de muay-thaï en 2008
Patrice Quarteron a remporté une victoire importante dans la discipline de boxe Muay thai. Il a exprimé une joie légitime, en se revêtant du drapeau français. Mais selon ses détracteurs qui se sont déchaînés sur les réseaux sociaux, il a eu le tort de mêler les couleurs nationales à sa victoire, il a eu le tort d’afficher et de verbaliser son patriotisme. Il leur a répondu par un post des plus intéressants :
« Quand vous portez un drapeau d’un pays où vous ne vivez pas, on vous dit “bravo, j’adore, c’est courageux, c’est un signe d’ouverture”. Quand on porte le drapeau du pays dans lequel vous vivez, où vous payez vos impôts, avec lequel vous souffrez, aimez, combattez, on vous dit : “t’es un chien, un putain de facho”. Je porte mon drapeau fièrement. Et j’emmerde les fils de putes qui préfèrent se sentir américains, marocains, russes etc tout ça parce qu’ils vont en vacances une semaine dans un autre pays et reviennent en se sentant étrangers à leur propre pays. Soyez patriotes et reconnaissants. Vous devez tout à la France. »
Le ton virulent est propre aux réseaux sociaux, il est aussi dû au caractère de ce sportif, ainsi qu’à la nature et à la véhémence des insultes essuyées.
Afficher les couleurs nationales, aimer son pays, assumer sa fierté d’être français ont valu à Patrice Quarteron de se faire traiter de facho, mais aussi, et il y a plus à en dire, de « bounty » et de « traître ». Ces insultes sont devenues classiques quand il s’agit de désigner les enfants d’immigrés bien dans leurs baskets françaises et aimant la France. Elles sont complétées par celles de « harki », de « collabeur », de « nègre de maison », termes dont j’ai été moi-même gratifiée. Elles renvoient à une trahison supposée : celle de son vrai pays, celui des origines, au bénéfice de son faux pays, celui où l’on vit. Elles sont les manifestations des métastases indigénistes et gauchistes de l’identité qui n’ont rien à leurs symétriques identitaires.
« Un bon Noir, un vrai Noir digne, qui s’assume, ou un bon Arabe n’est pas censé aimer la France sauf à avoir une mentalité d’esclave »
La violence se déchaîne parce qu’il est noir. Et un bon Noir, un vrai Noir digne, qui s’assume, ou un bon Arabe n’est pas censé aimer la France sauf à avoir une mentalité d’esclave. Il est question d’authenticité. On est un vrai Arabe, un vrai musulman, un vrai enfant d’immigré etc. quand on vante le bled et que l’on cultive l’indifférence voire le mépris à l’endroit de la France. Puisqu’eux brandissent l’accusation de trahison, il faut convenir que le vrai sujet est celui de l’allégeance, ce terme désuet qui désigne la fidélité que l’on doit au souverain. Et en République, c’est le peuple qui est souverain. Refuser l’allégeance au pays dans lequel on est né, dans lequel on vit et dans le même temps la réserver à celui dans lequel on ne va qu’en vacances, avec un pouvoir d’achat européen, c’est faire de la France un simple guichet de services.
Patrice Quarteron a raison de dénoncer l’hypocrisie de ses détracteurs.
Le patriotisme est brocardé, dénoncé, moqué, criminalisé quand il concerne la France, mais il est respecté, vanté, normalisé quand il concerne le pays d’origine. Houria Bouteldja, égérie du Parti des Indigènes de la République, écrit ainsi dans son ouvrage Les Blancs, les Juifs et Nous : « J’ai laissé mon pays libre, comme une étoile scintillante. Je suis allé au pays des impies, le pays de l’obscurité », et plus loin, avec un talent poétique certain :
« Ô mes frères, mes soeurs, Ô mes frères mes soeurs, des Français je suis dégoutée. J’accepte de ne porter qu’un tricot mais je ne veux pas qu’on m’appelle “bicot”. Ô mon Dieu, ma foi est meilleure que la leur. Celui qui critique le pays [l’Algérie], que la rivière l’emporte. »
Que n’entendrait-on pas si ces mêmes propos avaient été tenus à l’endroit de ceux qui critiquent la France ! Et il faut être honnête, je n’ai jamais vu un élève asiatique afficher le drapeau du pays de ses parents, alors que tant de mes élèves affichent sur les écrans des ordinateurs du collège, sur leurs carnets de correspondance les drapeaux des pays du bled, Afrique du Nord et Afrique noire.
La nostalgie entretenue par les parents et par les pairs se vit sur le mode du combat, du conflit de loyauté
La nostalgie entretenue par les parents et par les pairs se vit sur le mode du combat, du conflit de loyauté. Cette volonté obsessionnelle de déraciner ces enfants est pourtant « la plus dangereuse maladie des sociétés humaines. Ce n’est pas anecdotique, c’est politique et c’est donc emblématique. Ceux là-mêmes qui voient du nationalisme quand il s’agit du drapeau français ne sont en rien gênés par l’esprit cocardier de ces jeunes, pourvu qu’il se fasse au bénéfice d’un pays autre que la France. Ce n’est donc pas le patriotisme en lui-même qui est rejeté, c’est la France. J’ai pris l’habitude d’exiger de ces élèves qu’ils dessinent ou affichent un drapeau français de la même dimension que celui dessiné. Autant il est difficile de leur faire verbaliser le fait qu’ils sont français et que la France mérite tout autant d’être respectée et aimée que les pays du bled, autant ils réalisent combien leur attitude pose problème quand on inverse les pays : si une personne née et vivant en Algérie d’origine française n’affichait que le drapeau français, clamait qu’elle n’était pas algérienne, ne cessait de critiquer l’Algérie, tout cela en y vivant, comment régiraient les Algériens ? Mal, les élèves en conviennent.
Patrice Quarteron a raison : c’est le drapeau Français qui est honni, quand ceux du bled ou de la Palestine fleurissent dans les manifestations festives, sportives ou politiques. Ce n’est pas le drapeau qui gêne, c’est la France.
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Le rapide combat de Patrice Quarteron à Paris le 23 mars 2017 contre James Wilson :
Et une fracture du crâne :
Et pour comprendre la violence des propos contre Quarteron, les petites embrouilles de banlieue entre rappeurs et sportifs :