Egalité et Réconciliation
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Quand la propagande de l’Éducation nationale nous insulte avec notre argent

Dans la série On prend les jeunes pour des cons et du fric à leurs parents, une Éducation nationale sous influence a pondu une série de tutoriaux en vidéo pour éloigner les progénitures des dangers qui rôdent sur l’Internet. Ça s’appelle La clé des médias. Et c’est très insultant pour l’intelligence...

 

Dangers que l’on peut résumer en deux mots, synonymes de toutes les tentations : Soral et Dieudonné. À eux deux, le penseur et l’humoriste mobilisent des services entiers de l’État, on pense à la DILCRA et à ses 100 millions d’euros de budget volés aux Français, qui doivent payer pour qu’on insulte leur intelligence et qu’on les prive de liberté d’expression.

Parmi le tas de modules propagandistes, nous en avons sélectionné trois, qui parlent tout seuls. Il s’agit de « Deux poids deux mesures », « Les journalistes sont-ils objectifs ? », et « C’est quoi une information ? ». Sous le titre générique magnifiquement trouvé Les clés des médias. Vous allez voir que ceux qui ont mis la main sur l’Éducation Nationale et ses deniers publics ne reculent devant rien pour nous assaisonner de leur sauce indigeste.

Commençons par l’étude de la « subjectivité » et l’« objectivité » sous le titre « Les journalistes sont-ils objectifs ? ».
La voix off utilise du vocabulaire jeune du type « cool » ou « prof ». On appelle ça de la connivence, voire de la démagogie, et de la lourdingue. Mais ça reste encore acceptable. Pourtant, l’inobjectivité objective des journalistes devrait mettre la puce à l’oreille aux spectateurs de ces tutos, vu que le boulot de propagande est fait par des journalistes de service public, en réalité au service de l’oligarchie.

 

 

 

Le tuto suivant aborde la problématique de l’info, « C’est quoi, une information ? ». On y apprend la différence entre une anecdote, un potin, et une info, qui apporte « quelque chose de neuf ». Et qui doit être vérifiée, car « ce n’est pas juste une impression ».

 

 

 

Dans le générique de fin, on trouve le Réseau Canopé et le CLEMI. Pour le CLEMI, le Centre pour l’éducation aux médias et à l’information, il faudra attendre un peu :

Le nouveau site du CLEMI est évolutif. Les contenus sont en cours d’intégration. Les améliorations prévues prochainement : un carrousel d’actualités, d’autres sous-rubriques et des ressources pédagogiques. Et dans quelques mois, une version responsive du site.

Le Réseau Canopé est le lifting de l’ancien Centre national de documentation pédagogique. Nous avons retrouvé sur Wikipédia cette critique troublante :

Dans son rapport annuel 2014, la Cour des comptes a consacré tout un chapitre à cet organisme public. Elle souligne qu’en 2013 son réseau « dispose d’un budget de fonctionnement de 135,7 M€, dont 92 M€ de subvention pour charges de service public, et de 1 886 emplois en équivalent temps plein travaillé, dont 1 757 rémunérés par ses soins. Dans ce total, les centres régionaux représentent 73 % du budget, 70 % de la subvention pour charges de service public et 79 % des emplois totaux ».

La haute juridiction financière recommande toutefois une profonde réforme de cet établissement dont le mode de fonctionnement, qualifié de « modèle obsolète », ne semble plus correspondre aux exigences actuelles : « Le réexamen de l’utilité (...) de ce réseau d’appui pédagogique apparaît nécessaire pour l’adapter aux exigences du service public du numérique éducatif et de l’enseignement à distance et aux besoins des nouvelles écoles supérieures du professorat et de l’éducation ».

Traduction : un fromage de la République qui permet à 2 000 privilégiés de vivre sur notre dos en produisant de la propagande de bas étage à nos frais. Un cancer institutionnel, comme il y en a trop. Aaah, populisme ! Non, impératif moral, clarté des comptes et contrôle de gestion.

Nous avons gardé le meilleur pour la fin, le tuto « Deux poids deux mesures ». Tout le monde se doute qu’il s’agit d’une métaphore qui vise Dieudonné. C’est dire à quel point nos pédagogues respectent leur public : ils ne sont même pas foutus de dire les choses honnêtement, d’informer, alors que c’est l’objet même de tout leur travail !

 

 

 

Démonstration forcée, humour pitoyable, mais réalisation léchée, surtout quand on pense au coût d’une minute d’animation dans l’esprit de Panique au village, le film drôlatique des Belges Patar & Aubier. Dans la saynète suivante, on apprend que voler c’est mal :

 

 

 

Si la production de la propagande à destination des 12 285 700 otages de l’Éducation nationale était privée, il n’y aurait rien à redire. C’est comme TF1 : regarde qui veut, c’est financé par la pub (en même temps le prix des produits de grande consommation inclut le coût de leur publicité, mais on va pas compliquer le sujet). Le problème, c’est de penser qu’une bande de voleurs et de violeurs d’âmes accapare une partie de nos impôts pour désinformer en douce le jeune public, sans qu’on n’y puisse rien. Il y a des coups de règle en fer sur les doigts qui se perdent...

L’école, relais d’une idéologie mortifère, lire chez Kontre Kulture :

 

Le ministère de la Propagande à l’encontre des enfants, sur E&R :

 






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