Dix lignes de métros purement et simplement fermées. Des taux de grévistes frôlant les 100 % dans certaines directions. Des cadres obligés de prendre les commandes de métros pour assurer un service minimum. De mémoire de syndicaliste, la grève de ce vendredi à la RATP sera une première depuis au moins douze ans.
« Je suis à la RATP depuis 1996, je n’avais jamais vu ça : autant de grévistes, de tous les corps de métier, avec même certains cadres mobilisés : c’est parce que la retraite touche tout le monde », estime Marc Brillaud, secrétaire chez SUD RATP.
Laurent Djebali, secrétaire Métro-RER de l’Unsa RATP, se souvient, lui, du mouvement d’octobre 2007. C’était déjà contre une réforme des retraites, sous la présidence de Nicolas Sarkozy.
« La retraite, c’est sacré, poursuit le syndicaliste. C’est notre seul avantage. Aujourd’hui, on ne nous laisse que les contraintes : la spécificité du métier, le travail la nuit, la pollution dans les tunnels… On sait bien depuis le rapport Delevoye que le gouvernement veut s’attaquer aux régimes spéciaux. On ne veut pas attendre la concertation et donner un gros coup de semonce. »
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Une baisse des pensions de 20 à 30 %
Arnaud Moinet a fait ses calculs. Un conducteur de RER peut espérer toucher 2 500 € de pension en partant à la retraite à 55 ou 57 ans. Avec une valeur du point à 0,55 €, c’est une baisse de pension de 500 € par mois qui est à redouter, selon le syndicaliste. « Et ce sera pire pour les plus petits salaires comme les agents en gare ou les machinistes (NDLR : conducteurs de bus) », prédit-il.
« On pourrait perdre entre 20 et 30 % de nos pensions, ce n’est pas acceptable », appuie Marc Brillaud, de SUD. Selon lui, le mouvement pourrait même se durcir, sachant que le projet gouvernemental s’étale sur au moins un an. En toile de fond, « il y a aussi la crainte de la privatisation de la RATP, avec l’ouverture à la concurrence des bus dès 2025, et du rail en 2034, ajoute Marc Brillaud. Et puis, les Gilets jaunes ont amplifié les mouvements sociaux. »
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Réforme des retraites : que faut-il attendre des annonces d’Édouard Philippe ?
Il est attendu au tournant. Le Premier ministre, Edouard Philippe, doit exposer jeudi 12 septembre à 11 heures le calendrier et la méthode de la future réforme des retraites devant le Conseil économique, social et environnemental (Cese).
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Comment ces annonces ont-elles été préparées ?
Le Premier ministre a reçu, jeudi 5 et vendredi 6 septembre, les syndicats et le patronat. L’occasion pour chacun de rappeler ses positions. Par la voix de son secrétaire général, Yves Veyrier, FO s’est dit radicalement opposé au projet de réforme.
Reforme des retraites : "Nous ferons en sorte d’empêcher ce système unique par points", dit le secrétaire général de Force ouvrière après sa rencontre avec le Premier ministre pic.twitter.com/VW9VsndhAg
— franceinfo (@franceinfo) September 5, 2019
Le syndicat appelle d’ailleurs à une manifestation d’ampleur le samedi 21 septembre à Paris contre le « système unique par points ». A priori, il ira seul puisque la CGT, rejointe par le syndicat Sud, a lancé un appel à la mobilisation trois jours plus tard, le mardi 24 septembre. Avec l’Unsa et Sud, elle appelle aussi à la grève vendredi 13 septembre à la RATP. Attachée au système actuel, la CGT fait valoir, via son secrétaire général, Philippe Martinez, qu’aucune de ses propositions n’a été retenue en "dix-huit mois de discussion" avec Jean-Paul Delevoye.
La confédération syndicale la plus favorable au « système à points » dit universel (parce qu’il réunirait les 42 régimes de retraite en un seul) est la CFDT. Mais son numéro un, Laurent Berger, qui a été reçu par Emmanuel Macron lundi, dit attendre « des éléments de justice sociale, pour un système qui soit beaucoup plus juste » et non « une réforme budgétaire ». Enfin, le patron du Medef, Geoffroy Roux de Bézieux, veut presser le pas et espère que la réforme aura lieu « dans la première partie de l’année 2020 ».
Quelles sont les pistes à l’étude ?
À l’issue du séminaire gouvernemental à l’Élysée la semaine passée, le Premier ministre a précisé les trois grands axes de réflexion qu’il entend creuser.
La réforme des #retraites, nous n'allons pas la préparer seuls. Nous avons écouté les partenaires sociaux sur 3 grands sujets :
- leur vision du futur système de retraite
- atteindre un système à l'équilibre d'ici 2025
- passer des 42 régimes existants au futur système universel pic.twitter.com/B3T4fgj4uZ— Edouard Philippe (@EPhilippePM) September 6, 2019
Plus précisément, Edouard Philippe veut savoir « quels paramètres » retiennent les syndicats sur « les conditions d’ouverture des droits à la retraite, sur les éléments de solidarité et sur les taux de cotisation » dans le futur système.
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La réforme des retraites par les gentils :
La réforme des retraites par les méchants :