L’affiche de Jérusalem encourage à tuer les soldates et les commandants ; la police a lancé une enquête.
Une affiche demandant aux soldats ultra-orthodoxes de tuer les soldats et les commandants de l’armée israélienne a été retrouvée sur les murs d’un quartier religieux de Jérusalem au lendemain de la fête de Shavouot et des récentes protestations de membres extrémistes de la communauté contre le service militaire obligatoire d’Israël ont eu lieu.
La notice anonyme, qui est intitulée « règne religieux », affirme que chaque jeune homme ultra-orthodoxe qui est enrôlé « par force dans l’armée anti-juive » doit « prendre le fusil qui [lui] a été donné » et tuer des soldats israéliens.
« Tuez la prochaine soldate à votre portée et donnez lui par conséquent le privilège de mourir [en accomplissant le commandement de] ‘mourir avant de violer’ [l’interdiction présumée de faire un service militaire]. Tuez chaque commandant qui vous tient par la force. Tuez chaque conscrit, chaque tentateur et chaque facilitateur », peut-on lire sur l’affiche de Mea Shearim.
La police a ouvert une enquête sur l’incident.
L’affiche encourage également les adolescents ultra-orthodoxes à se suicider plutôt qu’à être enrôler, en comparant le service militaire aux trois pêchés cardinaux qui doivent être évités sous peine de mort dans le judaïsme : l’idolâtrie, les relations sexuelles interdites, et le meurtre.
« Ce monde est un passage vers la vie éternelle dans le monde à venir. Si vous perdez ce monde [mourrez], vous serez heureux et cela sera bon pour vous dans le monde à venir », est-il écrit.
לא יודע מי עומד מאחורי זה, אבל אל תבקשו ממני לגנות אלימות משטרתית נגד הפלג הירושלמי, אם הפלג לא יתנער מזה, כי רצח חייל חרדי זה ענין של זמן pic.twitter.com/l5Jw6zADot
— Yanki יענקי פרבר (@yankifarber) 31 mai 2017
L’affiche comprend également plusieurs citations non attribuées interdisant le service militaire, et des références au personnage biblique de Pinhas, salué comme un zélote ayant défendu l’honneur de Dieu après avoir tué un chef tribal qui avait couché avec une femme non israélite.
En réponse à l’affiche, un porte-parole de l’armée a déclaré jeudi qu’elle avait franchi « une ligne rouge », et a promis que l’armée continuerait à enrôler quiconque est tenu de servir selon la loi.
« L’armée continuera à mener ses missions pour son engagement à la sécurité de l’État d’Israël et de ses citoyens et continuera à travailler pour enrôler tous ceux qui doivent l’être. »
Mardi, des affiches placées dans la ville majoritairement orthodoxe de Bnei Brak proposaient des récompenses financières aux enfants ultra-orthodoxes s’ils étaient arrêtés ou blessés en harcelant des soldats et des policiers religieux.
Les affiches, titrées sarcastiquement « le vrai courage contre les enfants » et montrent des photographies d’un policier religieux arrêtant un enfant ultra-orthodoxe, implorent les enfants de crier sur les soldats et les policiers ultra-orthodoxes « Harkadim out », un terme insultant contre les soldats orthodoxes, qui ressemblent aux mots hébreux désignant un insecte et un germe.
Les affiches affirment que les « enfants vertueux » âgés de moins de 15 ans peuvent gagner 530 shekels s’ils sont arrêtés pour avoir crié cette insulte, et 290 shekels de plus s’ils sont touchés par les officiers pendant l’arrestation.
Mardi également, la police a arrêté sept suspects, dont deux mineurs, qui ont attaqué des policiers déguisés en soldats à Mea Shearim, quartier ultra-orthodoxe de Jérusalem, a annoncé la deuxième chaîne.
La police a indiqué que les suspects avaient été arrêtés après avoir encerclé les policiers sous couverture et leur avoir jeté des objets tout en les insultant.
Les incidents de cette semaine sont les plus récents de toute une série où des juifs ultra-orthodoxes ont incité à la haine contre les membres de leur propre communauté qui rejoignent l’armée israélienne. Ils ont organisé des dizaines de manifestations pour protester contre l’enrôlement des juifs religieux.
Le mois dernier, des hommes et des femmes ultra-orthodoxes ont brûlé l’effigie d’un soldat israélien à Mea Shearim, ce que le Premier ministre Benjamin Netanyahu a jugé « méprisable ».
Certains secteurs de la société ultra-orthodoxe refusent de reconnaître l’État d’Israël, et s’opposent au sionisme, parce qu’ils croient que l’établissement d’un État juif ne devrait se produire qu’après l’arrivée du Messie. La plupart des juifs ultra-orthodoxes ne servent pas dans l’armée israélienne.