Le Secours populaire s’alarme mercredi des ravages de la crise sanitaire et met en garde contre une flambée de pauvreté sans précédent depuis la Seconde Guerre mondiale, après un confinement qui a fait exploser le nombre de nouveaux précaires. Pendant les deux mois du confinement, 1 270 000 personnes ont sollicité l’aide du Secours populaire dans ses permanences d’accueil – contre 3,3 millions sur toute l’année 2019. Parmi ces demandeurs, 45 % étaient jusque-là inconnus de l’association, indique son baromètre annuel réalisé avec Ipsos.
« Un chiffre absolument énorme », s’alarme Henriette Steinberg, secrétaire générale de l’association. « Mais j’ai bien peur que ce soit encore en train d’augmenter », explique-t-elle à l’Agence France-Presse. « Nous n’avons jamais vécu une situation pareille depuis la Seconde Guerre mondiale, et il y a urgence », affirme la responsable associative. « Beaucoup n’avaient jamais demandé d’aide à personne. Et là, non seulement ils n’ont plus de quoi se nourrir, mais ils ne peuvent plus payer leur loyer ni l’électricité. »
Le confinement a accéléré les inégalités
Le confinement a aussi accentué les inégalités scolaires, avec le « manque de matériel informatique (ordinateurs, imprimantes) et d’accès à Internet pour suivre l’école à distance, des logements exigus ne permettant pas de s’isoler pour étudier dans le calme », souligne l’association, rappelant que 500 000 enfants auraient décroché scolairement. Pour 2020, le Secours populaire s’attend donc à un chiffre « largement supérieur » de demandes d’aide par rapport à l’année précédente.
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Familles monoparentales, personnes âgées, étudiants, mais aussi intérimaires, ou travailleurs indépendants : personne ne semble plus à l’abri de la précarité, selon le Secours populaire.
800 000 suppressions d’emplois attendues en 2020
« Ce qui nous inquiète particulièrement, c’est la fermeture de petites entreprises, comme celles du bâtiment ou de la restauration, qui représentent beaucoup d’emplois et qui sont obligées de licencier », poursuit Henriette Steinberg. « Vous n’avez qu’à regarder le nombre de rideaux baissés qui n’ont pas rouvert après le déconfinement, dit-elle. Ces anciens salariés, que personne n’aide aujourd’hui, ce sont eux les nouveaux visages de la pauvreté. Des gens qui vivaient modestement et discrètement mais qui subvenaient à leurs besoins et qui aujourd’hui n’ont plus de quoi manger ».
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Les distributions de colis alimentaires explosent
Kab Niang, responsable de l’antenne du Secours populaire à l’université Paris-8, n’en revient toujours pas, lui qui a fait livrer plus de 1 800 colis alimentaires à ses camarades durant le confinement.
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« Beaucoup d’entre nous n’avaient plus aucune source de revenus, c’était la galère, même pour payer un loyer de 300 euros en coloc ou en chambre universitaire », dit-il.
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