Le discours de fond d’Escada est juste, mais il faut justement bien connaître le réel pour être efficace. Le souci avec les protestations sur la théorie du genre à l’école, c’est que dans plein d’endroits ce n’est effectivement pas du tout enseigné. En collège-lycée je ne sais pas, mais moi qui suis dans le primaire et qui ai beaucoup changé d’écoles, je n’ai jamais vu un seul livre style "deux papas" ou "deux mamans", jamais vu/connu d’enseignant qui mettait des poupées dans les mains des garçons. Alors quand des parents arrivent à la porte en disant qu’on enseigne la masturbation... évidemment les directeurs ou directrices n’ont pas à feindre quoi que ce soit pour être réellement étonnés et pouvoir rapidement et sincèrement calmer les parents.
Pendant Najat il y a bien eu une période où 3-4 collègues ont entendu parler des albums avec deux papas mais personne parmi les gens que je connais ne l’a lu, même pas commandé. Il n’est absolument pas imposé, on n’en entend d’ailleurs plus parler et la plupart des enseignants de plus de 35 ans, bien que gauchistes, ne sont de toute façon pas assez progressistes pour ça (et pour les autres il y a la peur de la réaction des parents musulmans).
Du coup il y a eu une impression globale de crier au loup pour rien. C’est pourtant bien réel mais encore assez tapis dans l’ombre, parce de 1, les profs ne passent pas leur temps à lire les directives/conseils lecture des technopedagogues (qui sont parfois méprisés par le corps enseignant) et de 2 la plupart savent quand même se concentrer sur le plus important : le langage, l’écriture et les maths.
Sur le moyen terme par contre il faut s’inquiéter. Les jeunes profs progressistes en arriveront peut-être à des extrémités dans 10-20 ans, mais pour l’instant, de mon propre vécu, nous n’en sommes qu’aux prémices sur ce sujet-là (ça ne veut pas dire qu’il ne faut pas être vigilant, mais il faut avoir ça en tête pour combattre, histoire de ne pas se décrédibiliser).
Ce qui m’inquiète le + à l’école primaire en ce moment c’est surtout :
le gauchisme ambiant des instits, usant
le manque d’hommes pour contrebalancer la douceur féminine
les nouvelles pédagogies individualistes type Montessori (chaque enfant choisit et fait son activité dans son coin, il n’y a plus de collectif et tout tourne autour de l’envie de l’enfant)
la promotion du tout-émotif, de la tolérance à sens unique et évidemment les programmes d’Histoire
les enfants avec zéro concentration à cause écrans
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