« Quand la Révolution tombe entre certaines mains, ce sont ces mains-là qui font la contre-révolution. » Robespierre.
Maximilien de Robespierre réside depuis maintenant plus de deux cent ans sous la grande coupole des mal-aimés de l’Histoire de France. Vieux chien crevé de la Révolution nationale, cuistre guillotineur délirant, dictateur aux yeux injectés de haine… à tel point qu’il n’y eut sans doute que le peintre anglais, Francis Bacon, pour en représenter le portrait, lui qui aimait à dire que l’odeur du sang ne le quittait pas des yeux. Robespierre ne serait donc que l’incarnation parfaite de la dérive révolutionnaire qui se trompe d’objet, un excité à asseoir, au banquet de l’Histoire, entre Staline et Pol Pot. Alors à ceux qui n’ont pour culture historique que cette singerie mythologique et qui pensent pouvoir revendiquer le bouche à oreille comme démarche d’étude sérieuse, nous amorçons quelques rectifications :
Le deux poids deux mesures.
Comme le fait remarquer le grand historien britannique, Eric Hobsbawn dans son ouvrage « L’Ere des révolutions », la « Terreur » (dont l’idéologie dominante et l’Histoire bipolaire ont rendu la simple évocation génératrice des angoisses les plus noires) a été relativement modérée au regard global de l’Histoire et à l’échelle du XXème siècle notamment. Le bilan de la Terreur est de 17 000 exécutions en quatorze mois, alors même que les massacres de la commune de Paris ont fait 20 000 fusillés en une petite semaine.
Plus de deux siècles après, cette période de l’histoire de France appelée « Terreur » est encrée dans les esprits bien plus profondément que la banale opération de maintien de l’ordre commanditée par Adolphe Thiers en 1871. Probablement le noble sang bleu marque t-il plus aisément la grande fresque de la mémoire commune que le vulgaire sang rouge du pauvre, couleur maussade à laquelle la rétine désabusée a fini par s’habituer. Un deux poids deux mesures qui peut suggérer un parallèle futur : le souvenir plus que périssable du génocide amérindien ou de la deuxième guerre du Congo (dont certains ignorent jusqu’à l’existence) face à l’imprescriptible shoah, drame historique sans précédant dans l’histoire humaine, et probablement dans l’histoire extraterrestre. Pour finir sur cette précision concernant la Terreur, citons Eric Hobsbawn, qui n’est ni partisan ni monomaniaque : « Pour le Français moyen qui vécu derrière le rideau de la Terreur, celle-ci n’était ni pathologique, ni apocalyptique, mais d’abord et avant tout la seule façon de protéger son pays. C’est ce que fit la république des Jacobins et son œuvre fut surhumaine. »
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