Les adeptes de la théorie du battement d’ailes de papillon capable de provoquer une tornade à l’autre bout de la Terre ne pouvaient rêver meilleur scénario. Six ans après sa parution, un essai virulent dénonçant l’échec de l’intégration des Turcs en Allemagne, notamment en raison de leurs pratiques religieuses, est parvenu à créer d’importantes tensions entre ce pays et... Israël.
Une des clés de l’énigme est à Cologne. Le 26 juin, une décision du tribunal de grande instance de cette ville de Rhénanie-du-Nord - Westphalie qui interdit la circoncision à des fins religieuses est rendue publique. L’affaire remonte à 2010, quand une circoncision effectuée par un médecin sur un petit Tunisien de 4 ans tourne mal. Le lendemain, la plaie saigne. La mère panique. L’enfant est envoyé à l’hôpital, la blessure rapidement soignée.
Modification "durable et irréparable"
Début 2011, néanmoins, le procureur porte plainte pour atteinte corporelle avec circonstances aggravantes contre le médecin, un Syrien installé depuis 1991 en Allemagne. N’étant pas suivi par le tribunal, le procureur fait appel auprès du tribunal de grande instance, qui, lui aussi, relaxe le médecin, en raison d’une situation juridique peu claire. Mais surtout, le tribunal affirme que la circoncision est un délit pénal, parce qu’elle modifie le corps de façon "durable et irréparable".
C’est bien parce que cette mutilation est irréversible que "le droit d’un enfant à son intégrité physique prime sur le droit des parents ". Du reste, à sa majorité, le délit pénal tombe et l’enfant peut décider de se faire circoncire. Le procureur ne s’étant pas pourvu en cassation, ce jugement est définitif et s’applique à toute l’Allemagne.
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