« Nous avons déjà pris des réquisitions permettant de contrôler l’identité des personnes. » Le procureur de Paris l’a confié ce vendredi sur RTL : les autorités sont inquiètes des possibles violences samedi. C’est dans ce contexte que le parquet de Paris a été destinataire, le 6 décembre, d’un signalement du préfet de police visant les propos tenus par Éric Drouet. Mercredi, sur le plateau de BFMTV, l’une des figures incontournables des gilets jaunes, a appelé à « entrer » dans l’Élysée samedi.
À la suite de ce signalement, une enquête des chefs de « provocation à la commission d’un crime ou d’un délit » et « organisation d’une manifestation illicite » a été ouverte, a-t-on appris. La première infraction est punie de cinq ans de prison et d’une amende de 45.000 euros. La seconde de six mois d’emprisonnement et 7.500 euros d’amende. Toute l’enquête consiste à clarifier ses propos.
Dans un post Facebook, Éric Drouet indique qu’il sera auditionné dans le cadre de cette enquête samedi.
« On rentre dedans »
Mercredi, invité comme trois autres gilets jaunes sur le plateau de BFMTV, Éric Drouet, ce chauffeur routier de 33 ans devenu l’un des visages de la contestation, a été interrogé sur ses déclarations faites dans l’une de ses nombreuses vidéos, souvent tournées dans la cabine de son camion, publiées sur Facebook il y a quelques jours :
Bruce Toussaint : « Vous dites : “Samedi, ce sera l’aboutissement final, samedi c’est l’Elysée, on aimerait bien aller tous à l’Elysée, il faudrait que samedi on soit tous unis jusqu’au bout et qu’on avance ensemble en direction de l’Élysée”. Ça ressemble à quoi ? Ça ressemble à un putsch ce que vous voulez faire ? »
Éric Drouet : « Tous les gens veulent aller là-haut, c’est le symbole de la République. »
Toussaint : « Pour faire quoi ? »
Éric : « Moi j’ai vécu les trois samedis (…) »
Toussaint : « Oui mais pour faire quoi ? Vous arrivez devant l’Élysée, vous faites quoi ? »
Éric : « On rentre dedans. »
[...]
« Je n’ai jamais dit que je voulais aller à l’Élysée pour tout casser mais pour nous faire entendre. Les seuls interlocuteurs que l’on a, ce sont les ministres, le Premier ministre, les secrétaires d’État, jamais le président, c’était plutôt pour le symbole. Je n’ai jamais cassé sur une manifestation et c’est pas demain que ça va commencer. »
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Communiqué de Debout La France
Nicolas Dupont-Aignan a tenu une conférence de presse aujourd’hui à 15h, suite à la plainte à son encontre du ministre de l’Intérieur Christophe Castaner.
Après avoir insulté les gilets jaunes en les caricaturant comme une « ultra-droite » fantasmée.
Après avoir sombré dans le ridicule en soutenant ses collègues du gouvernement parlant de « peste brune » pour discréditer un grand mouvement populaire.
M. Castaner, ministre de l’Intérieur, menace un adversaire politique et veut faire taire l’opposition.
Je ne me tairai pas.
Je ne me tairai pas car ce n’est pas mon cas personnel qui est en jeu mais la question bien plus grave de la liberté d’expression qui est en cause.
Il est quand même extravagant de devoir rappeler les règles fondamentales de notre République et de notre démocratie !
Ce n’est pas à un Ministre de contrôler la parole du Parlement, mais au Parlement, selon l’article 24 de la Constitution, de contrôler l’action du gouvernement et des politiques publiques.
Déjà lors de l’affaire Benalla, M. Castaner, Ministre délégué au Parlement, avait refusé de répondre aux questions des députés et s’était réfugié à la buvette de l’Assemblée.
C’est pour protéger la liberté des débats et la séparation des pouvoirs que l’article 26 de la Constitution protège non pas les personnes mais la parole des représentants des Français.
« Aucun membre du Parlement ne peut être poursuivi, recherché, arrêté, détenu ou jugé à l’occasion des opinions ou votes émis par lui dans l’exercice de ses fonctions. »
Ministre d’un gouvernement aux abois, incapable de garantir l’ordre public, mettant en danger autant les Gilets Jaunes pacifiques que les forces de l’ordre, M. Castaner ne supporte pas de devoir rendre des comptes à la Nation.
Il s’attaque à moi car j’ai demandé des explications très précises sur les événements.
Dès le début, j’ai demandé une Commission d’enquête parlementaire.
Oui, entendons toute la chaîne de commandement, les ordres qu’ils ont reçus ou qu’ils n’ont pas reçus de M. Castaner ;
Entendons les policiers sur le terrain ;
Entendons les témoins, ces gilets jaunes pacifiques, mères de famille, retraités, qui ont vu de leurs yeux ce qui s’est réellement passé.
Pourquoi M. Castaner a-t-il refusé cette Commission d’Enquête ?
Moi, en tout cas, je n’ai pas peur de la vérité.
Mon devoir, c’est de porter la parole des Français qui veulent la vérité, toute la vérité.
Je ne renoncerai jamais.
Enfin, je suis scandalisé que M. Castaner m’accuse de porter honneur aux forces de l’ordre, moi qui ai toujours soutenu les policiers et les gendarmes.
C’est justement pour défendre l’honneur des forces de l’ordre que je veux établir la vérité.
Alors la Vérité l’emportera.