Le ministre français des Affaires étrangères, Laurent Fabius, a annoncé lundi avoir convoqué immédiatement l’ambassadeur des États-Unis à Paris après des informations selon lesquelles l’Agence de sécurité nationale américaine (NSA) a intercepté massivement des communications en France.
J’ai convoqué immédiatement l’ambassadeur des États-Unis qui sera reçu ce matin même au Quai d’Orsay, a déclaré M. Fabius à son arrivée à une réunion européenne à Luxembourg.
Ce type de pratiques entre partenaires qui portent atteinte à la vie privée est totalement inacceptable. Il faut s’assurer, très rapidement, qu’en tout cas, elles ne sont plus pratiquées, a ajouté M. Fabius devant la presse.
Il réagissait à des informations du site Internet du quotidien français Le Monde, selon lequel la NSA a affectué 70,3 millions enregistrements de données téléphoniques de Français sur une période de trente jours, entre le 10 décembre 2012 et le 8 janvier 2013.
Le site du Monde cite des documents de l’ancien consultant de l’agence américaine Edward Snowden, à l’origine de révélations en juin.
M. Fabius a indiqué que la France avait déjà réagi à cette époque. Visiblement, il faut aller plus loin, a-t-il ajouté lundi avant de se réunir avec ses homologues de l’Union européenne.
La NSA dispose de plusieurs modes de collecte, indique Le Monde. Quand certains numéros de téléphone sont utilisés en France, ils activent un signal qui déclenche automatiquement l’enregistrement de certaines conversations.
Cette surveillance récupère également les SMS et leur contenu en fonction de mots-clés. Enfin, de manière systématique, la NSA conserve l’historique des connexions de chaque cible, précise le journal.
Les documents donnent suffisamment d’explications pour penser que les cibles de la NSA concernent aussi bien des personnes suspectées de liens avec des activités terroristes que des individus visés pour leur simple appartenance au monde des affaires, de la politique ou à l’administration française.
Le graphique de la NSA montre une moyenne d’interceptions de 3 millions de données par jour avec des pointes à presque 7 millions les 24 décembre 2012 et 7 janvier 2013, précise le quotidien.