À quoi sert une série de sondages ? À arriver progressivement, de gré ou de force, au résultat escompté. C’est la méthode douce du pouvoir profond, qui cloue peu à peu dans les têtes le résultat qu’elle désire. Cela peut servir, par exemple, à imposer un candidat impopulaire – à savoir du Système – en vue d’une élection, ou à faire entrer un pays pacifiste en guerre.
Ainsi, au bout de seulement 2 sondages sur l’envoi (ou pas, mais c’est accessoire, le « ou pas ») de troupes occidentales – c’est-à-dire européennes, donc surtout françaises – sur le front ukrainien, le directeur de l’IFOP peut-il déclarer, avec un fort indice de satisfaction : « Il y a une adhésion qui progresse. » Parce qu’on est passés de 1/4 à 1/3 des Français qui veulent y aller. C’est-y pas beau, l’enculing (la version populaire du nudging) ?
Ensuite, on trouve facilement des médias à la botte du pouvoir qui relayent la victoire du « oui », même s’il est minoritaire. Et si c’est le « non » qui l’emporte, eh bien on rejoue le match comme en 2005 pour le référendum européen : on fait quand même la guerre, et merde aux pacifistes.
En 1914, c’était pareil qu’en 2024. Tout sentait le roussi, les alliances, la concurrence inter-empires, la fabrication d’armes nouvelles, les banques derrière les multinationales de l’armement, les puissances industrielles face à face, les nationalismes triomphants, le combo anglo-américain qui veut faire s’entre-détruire les puissances montantes européennes...
On espère juste que Mélenchon, qui tient un peu de Jaurès de ce point de vue (pas sur le mariage gay, sur lequel Jaurès n’avait curieusement pas d’avis), ne se fera pas dessouder juste avant que Macron envoie les régiments français à Odessa, via la Roumanie et la Moldavie, qui doit absolument, selon von der Leyen, entrer dans l’Europe, comprendre dans l’OTAN.
On trouve remarquable que, malgré les cours d’histoire à l’école sur la Première Guerre mondiale et la boucherie qui s’est ensuivie, on trouve toujours des tarés pour rêver d’une nouvelle boucherie. Sont-ils idiots au point de penser qu’ils s’en sortiront indemnes, eux et leurs familles, leurs amis, leurs réseaux ? Ou comptent-ils encore une fois sur la fameuse amnésie nationale, cette maladie qui permet à des tyrans de recréer un merdier ?
Dans un pays où la propagande médiatique fait foi, quand 2/3 des gens ne veulent pas d’une chose, c’est tourné de telle façon qu’on pourrait penser que la majorité la veut, c’est fabuleux…
Le titre ici devrait être « 2/3 des français opposés à l’envoi de troupes en Ukraine »— Eric Massaud +(booster) (@EricMassaud) May 17, 2024
Pour info, les Français, dans leur majorité, mais il s’agit encore d’un sondage, sont pour l’envoi d’armes pour que l’Ukraine batte la Russie (LOL), mais pas (encore) pour l’envoi de soldats « européens » sur place.
Le soutien des pays européens à l’Ukraine s’incarne principalement par la fourniture de matériel et d’armes de guerre. Les Français affirment globalement leur soutien à la poursuite de l’effort de guerre par la fourniture d’armes (61 %). Concernant la proximité politique des répondants, cet effort est approuvé en premier par les proches du Parti socialiste (83 %), suivis de Renaissance (82 %), des Républicains (79 %), mais moins du côté des Écologistes (63 %), du Rassemblement national (60 %) et de façon minoritaire par les partisans de La France insoumise (38 %). (Sud radio)
Sinon, le sondage IFOP montre que les Français sont, dans leur grande majorité, inquiets. C’est bien le but du pouvoir profond, avoir toujours une inquiétude d’avance, qu’elle soit liée au terrorisme, à la pandémie ou à la guerre mondiale. Pourvu que ce ne soit pas une inquiétude à propos des élites et de leurs vrais buts !
L’inquiétude au sujet de la situation en Ukraine est très élevée : près de huit Français sur dix (79 %) se disent inquiets, en baisse par rapport à février 2023 (82 %, soit moins 3 points). Nous pouvons observer un certain lien entre l’inquiétude vis-à-vis de la guerre et la proximité politique. En effet, la quasi-totalité des sympathisants du Parti socialiste sont inquiets (96 %) suivis de près par ceux de Renaissance (93 %) ou des Républicains (93 %). Moins inquiets sont les proches des Écologistes (88 %), de La France insoumise (86 %), et significativement moins encore parmi les sympathisants du Rassemblement national (74 %).
Big up au PS, le parti des gens qui chient dans leur froc. Pourquoi ne pas aller chercher un sponsor chez les fabricants de couches culottes ?