Préambule : un petit qui est victime de la meute n’est pas forcément un grand.
Sylvain Tesson, à la tête du Printemps des poètes, le truc misérabiliste dont tout le monde se fout, s’est pris une cinglante pétition de 1 200 gauchiasses dans sa gueule – déjà un peu Picasso –, mais cela n’en fait pas un géant de la littérature, loin s’en faut.
Le résumé de la tempête dans un verre d’absinthe par l’incroyable croisement entre Nabe et Brasillach sur CNEWS :
Alors que le petit Tesson – le Tessonnet ? – est juste une plumette de droite mytho rétro-réac recycleuse de clichés (les Français se plaignent tout le temps, alors qu’on peut s’ouvrir l’esprit en allant traquer la panthère des neiges au Kazakhstan), voilà qu’une bande de crétinos qui se prend pour l’élite culturelle le consacre Céline 2024, le vrai et unique prix littéraire en France.
Le prix Céline récompense celui qui fout la merde dans la pax gauchiassa du monde des lettres mortes.
En ce sens, et sans vraiment le vouloir, Sylvain fait du bon boulot, comme les milices al-Fabius en Syrie. Mais ça ne confère pas un statut d’œuvre à ses pesants récits autobiographiques, qui oscillent entre rêves d’aventures de rentier parigot et babouin bourracho des gouttières parisiennes.
Sylvain dérange la caste de la mierda cultura, ce qui est très bien, mais il dérange aussi la droite littéraire, la seule qui mérite ce nom, ce qui ne vaut pas mieux. En somme, il est bon de les renvoyer dos-à-dos, et de s’occuper de vraie littérature, en l’occurrence la poésie.
Parlons pwésie
La poésie française, autrefois sur le toit du monde (jusque dans les années 50), a aujourd’hui fondu. Il ne reste que les tordus imbitables de l’art contemporain en matière d’écriture, prônant l’étrange concept d’illisibilité, un vomitif pour les esprits structurés. Déjà que la poésie classique ne se vendait pas, mais alors là...
La grande faute de la poésie est de ne pas se vendre, elle ne génère aucune spéculation comme la peinture : ça ne vaut rien, que dalle, zéro. Ça coûte, même, de faire de la poésie. Être poète, c’est pire que d’être migrant en hiver à Paris.
Mais ce n’est pas parce que le Marché s’en désintéresse que ça ne vaut rien, spirituellement : les RS sont pleins de poètes en herbe, la plupart douloureusement médiocres. Et puis il y a ceux qui préfèrent écrire des chansons, notamment du rap. À la limite, le rap est mieux sans la musique, ou sans le bruit merdique. Il y a de bons textes, de bonnes trouvailles littéraires, des punchlines (des frappes à la ligne ?) comme disent les jeunes.
Là, on retrouve le noyau radioactif de la poésie, la phrase qui fait mouche, qui traverse l’océan de médiocrité, d’ennui ou de laideur pour s’élever un peu au-dessus des flots. La poésie, ce sont des phrases, mais des phrases imagées. Ça peut être musical, ça peut avoir du sens, parfois les deux.
Nous reviendrons, c’est juré, sur l’état de la poésie française en compagnie d’un vrai poète, Félix Niesche. En attendant, on apprécie le spectacle de la droite et de la gauche culturelles qui s’entretuent, mais qui sont déjà mortes. On l’a écrit ici 100 fois, la vraie production culturelle, littéraire ou artistique, n’est pas là où on nous le dit. Elle grouille sous les feuilles de la forêt, sous les radars de la surveillance, sous les antennes du Marché.
Le grand concours de poésie politique
Qui a dit que la poésie c’était la paix ? On va lancer un concours de poèmes politiques à l’ancienne, avec des pieds, des rimes, des octomachins et des alexandrins, et on va voir ce qu’on va voir. En rimes, on peut se lâcher, c’est de l’art. Premier prix ? Du fric ? Allons, c’est pas très poétique.
Ne vous précipitez pas, on va organiser ça aux petits oignons.