Jean-Pierre Chevènement, président d’honneur du MRC, a dénoncé mercredi les "professionnels de l’ingérence" qui poussent, selon lui, la France "à intervenir militairement" en Syrie, dans une déclaration à l’AFP.
"La Syrie n’est ni la Tunisie ni l’Egypte. C’est un pays plongé dans une guerre civile inspirée et alimentée de l’extérieur", estime-t-il.
Selon l’ancien ministre de la Défense, "des professionnels de l’ingérence poussent aujourd’hui la France à intervenir militairement, fusse par la seule voie aérienne, en violation de la légalité internationale et au côté de pays dont les ambitions et les intérêts ne sont pas les nôtres".
"Le précédent libyen ne saurait être invoqué", déclare-t-il. La résolution 1973 du Conseil de sécurité de l’ONU de mars 2011 a, selon lui, "été interprétée au-delà de son objectif proclamé -la protection des civils-, jusqu’à un changement de régime dont l’une des conséquences a été la déstabilisation du Mali".
M. Chevènement rappelle que le président François Hollande "a plusieurs fois souligné que la France n’interviendrait pas en dehors d’un résolution du Conseil de sécurité des Nations-unies". "La politique de la France repose sur des principes et aucune campagne d’opinion ne doit l’en faire dévier", affirme-t-il.
Selon le sénateur du territoire de Belfort, "la politique de changement de régime a été pratiquée en Irak" par l’ancien président américain George Bush en 2003, mais "elle ne saurait aujourd’hui recevoir la caution de la France".
Dans le quotidien Le Monde, l’écrivain et essayiste Bernard-Henri Lévy, en pointe lors de l’intervention occidentale en Libye en 2011, a notamment lancé mardi un appel à une action militaire aérienne en Syrie.