Les combattants kurdes syriens ont infligé une cuisante défaite aux groupes jihadistes affiliés à Al-Qaïda en les chassant d’une localité frontalière de la Turquie après de violents combats, a rapporté mercredi l’Observatoire syrien des droits de l’Homme (OSDH).
Les comités de protection du peuple kurde (YPG), branche armée du Parti de l’union démocratique (PYD), émanation syrienne du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), ont expulsé les combattants du Front Al-Nosra et de l’Etat islamique en Irak et au Levant (EIIL), ainsi que d’autres groupuscules extrémistes, de la localité de Ras al-Aïn (nord).
Ils les ont également chassés du poste frontière, ce qui représente un revers sérieux car les jihadistes avaient transité un temps par ce point de passage pour pénétrer en Syrie.
Au moins neuf combattants d’Al-Nosra et de l’EIIL et deux combattants kurdes ont été tués dans les combats en 24 heures dans la ville. Les groupes (jihadistes) ont été chassés de la ville et du poste frontière, a précisé l’OSDH, qui s’appuie sur un vaste réseau de militants et de sources médicales et militaires.
Les affrontements ont commencé lorsque des membres d’Al-Nosra ont attaqué une patrouille de combattantes kurdes qui sont cependant parvenues à s’enfuir, a expliqué à l’AFP Rami Abdel Rahmane, président de l’OSDH.
Selon les militants à Ras el-Aïn, des combattants d’Al-Nosra, partisans d’un islam rigoriste, faisaient pression depuis le début du mois du ramadan sur les habitants pour qu’ils observent le jeûne, et s’en prenaient aux femmes ne portant pas le voile, ce qui est le cas des combattantes kurdes.
Depuis le début de la révolte contre le régime il y a plus de deux ans, les Kurdes (10% de la population), présents essentiellement dans le Nord, tentent de se tenir à l’écart du conflit, leur objectif étant avant tout de conserver le contrôle sur leurs territoires.
Ces accrochages surviennent au moment où les tensions sont fortes entre la rébellion modérée soutenue par des pays arabes et occidentaux et représentée par l’Armée syrienne libre (ASL) et Al-Nosra et l’EIIL, avec une multiplication des attaques des deux bords.
Sur un autre front, dans la province de Damas, un attentat à la voiture piégée a fait sept morts, dont un enfant, dans la localité de Kanaker, selon l’OSDH.
Et dans la ville de Homs (centre), l’armée appuyée par les combattants du mouvement chiite libanais Hezbollah poursuivait son offensive contre les quartiers rebelles lancée il y a 18 jours, selon l’OSDH et des militants.
Les troupes gouvernementales ont tenté de pénétrer dans le quartier de Bab Hod, tandis que les autres secteurs étaient toujours assiégés, a indiqué un militant, Yazan.
La situation humanitaire continue de se détériorer jour après jour en raison du siège étouffant, a-t-il dit, via internet.
Les violences quotidiennes en Syrie ont encore fait 112 morts mardi à travers le pays, selon un bilan de l’OSDH.