L’initiative « Tel-Aviv sur Seine », organisée dans le cadre de Paris Plages, a débuté jeudi matin sous la surveillance de quelque 500 policiers et gendarmes déployés pour prévenir tout débordement après la polémique de ces derniers jours.
Au programme de cet événement controversé, qui se tient jusqu’à 22h00 entre le pont d’Arcole et le pont Notre-Dame, au cœur de Paris, des camions de restauration de rue, des DJ, des animations ludiques et des concerts.
Un contre rassemblement, baptisé « Gaza sur Seine », est prévu non loin, entre le pont au Change et le pont Notre-Dame, à l’appel de plusieurs organisations propalestiniennes qui voient dans « Tel-Aviv sur Seine » une « opération de communication » pour le gouvernement israélien.
« Tout a été mis en œuvre pour qu’il n’y ait pas de débordements », a dit Patrick Klugman, adjoint à la mairie de Paris chargé des relations internationales, sur I-Télé.
« Pour nous ce n’est pas une manifestation, c’est une animation dans le cadre de Paris Plages. Il y a une manifestation qui s’est créée en réponse. On veut nous imposer une grille de lecture qui est très unilatérale, qui n’est pas à mon avis orientée vers l’échange, vers la culture de paix », a-t-il ajouté. « Nous pensons que partager la musique, des expériences venues d’ailleurs, c’est aussi favoriser le rapprochement. »
Les opposants à la tenue de « Tel-Aviv sur Seine » déplorent que la manifestation ait été maintenue après la mort récente d’un nourrisson palestinien et de son père en Cisjordanie dans un incendie attribué à des extrémistes juifs présumés.
Ils rappellent en outre l’opération militaire israélienne menée il y a un an dans la bande de Gaza, qui avait fait 2 256 morts parmi les Palestiniens, dont 1 563 civils, selon un rapport de l’ONU. Israël a perdu pour sa part 67 soldats et six civils.
La gauche appelle au calme
Ces derniers jours, des élus parisiens de la gauche et d’Europe-Ecologie-Les-Verts ont appelé la maire Anne Hidalgo à annuler l’événement ou à en transformer la programmation.
Anne Hidalgo a souligné dans une tribune cette semaine qu’elle ne saurait « rendre une ville ou une population comptable de la politique de son gouvernement ». Elle a reçu le soutien « total » du premier ministre Manuel Valls, qui a appelé à « faire halte au déferlement de bêtise ».
Le Parti de Gauche, qui a dénoncé ces derniers jours l’opération, a de son côté appelé au calme jeudi matin et renoncé à appeler à manifester.
« On n’appelle pas à se mobiliser pour une simple raison, c’est qu’on a vu sur les réseaux sociaux depuis des jours, y compris venant d’une certaine extrême droite sioniste, etc., des appels à provocation extrêmement violents », a dit Éric Coquerel, secrétaire national du PG, sur Europe 1.
« Il y a plein de gens qui rêvent que ça se passe mal et nous n’avons pas les moyens militants justement d’éviter les provocations de ce type. »
À droite, la députée LR des Yvelines Valérie Pécresse, tête de liste de l’opposition pour les régionales en Île-de-France, a dénoncé une polémique « scandaleuse ».
« Moi, personnellement, je ne comprends pas aujourd’hui que cette manifestation fasse polémique », a-t-elle dit sur RTL.
« Derrière, on sent quand même des relents antisémites [...] j’espère qu’elle se déroulera dans la sérénité et le calme ».