On se demande si on est bien en France, le pays de toutes les libertés, et en 2019, un peu plus de 2 000 ans après Jésus Christ. Les deux affaires qui suivent montrent que la Justice ne mérite plus son nom, quel que soit son travail quotidien. Il s’agit de deux affaires symboliques en ce qu’elles touchent le pouvoir profond et on va voir que dans ce cas, la Justice a la main lourde.
Premier cas, rapporté par Sputniknews :
INFO - Le publicitaire varois Michel-Ange #Flori a été condamné à verser 32.000 € à #BFMTV pour une affiche sur laquelle était inscrit « La police vous parle tous les jours sur BFMTV ». (Nice-Matin) pic.twitter.com/2lMmyWpjxh
— Brèves de presse (@Brevesdepresse) 6 juin 2019
C’est pourtant l’image de ce qu’est l’esprit français : frondeur, imaginatif, drôle, anti-élite, populaire. BFM TV demandait 150 000 euros et a obtenu 30 000 pour le préjudice subi.
Quel préjudice ? Préjudice d’image bien entendu. L’image de BFM TV comme relais répressif du pouvoir en a pâti, c’est un fait. Mais tout le monde déteste BFM TV, dans la France d’en bas, chez les Gilets jaunes ! BFM a remplacé TF1, qui avait été attaquée en 2006 et 2007 lors de la campagne présidentielle de Nicolas Sarkozy. À l’époque, on le sait, il y avait eu une sorte de pacte entre la chaîne de Bouygues – propriétaire de TF1 – et son ami Sarko – propriétaire de la police – pour bien insister sur l’insécurité, les faits divers, et la dangerosité des banlieues.
Sans oublier une partie de la police qui avait fait une sorte de grève invisible pour laisser monter l’insécurité... Les émeutes de 2005 relayées par la télé qui fera rebondir la colère de cité en cité étaient passées par là... Alors associer aujourd’hui BFM au pouvoir, à la répression, n’a rien d’infamant. Surtout quand on sait que Macron a été en partie élu grâce à la chaîne d’info en continu de Patrick Drahi, l’homme assis sur 50 milliards de dettes.
Le professionnel taquin qui avait placardé l’affiche litigieuse sur deux panneaux publicitaires dans le Var a plaidé le « droit à la parodie et à la liberté d’expression ». Le tribunal le lui a refusé. Réaction du condamné en première instance :
« “32.000 euros pour avoir écrit BFMTV sur une affiche, c’est ahurissant, évidemment nous allons faire appel”, a réagi Michel-Ange Flori auprès de l’AFP, soulignant qu’il avait “purement et simplement caviardé une célèbre affiche de mai 68” frappée du slogan “la police vous parle tous les soirs à 20h” et du logo de l’ORTF. »
Il ne peut pas y avoir de justice dans un pays qui pratique le deux poids deux mesures, rapport à l’impunité judiciaire (on met de côté l’attentat) des attaques de Charlie Hebdo contre les catholiques et les nationalistes. Si l’humour est accepté d’un côté, il doit l’être de l’autre, sinon l’humour devient une arme politique à un seul tranchant : les agents pro-Système peuvent s’en donner à cœur joie contre leurs ennemis, les mal-pensants, les non-conformes, les non-alignés, les insoumis.
La loge maçonnique qui rend la justice, un délit d’initié ?
Deuxième exemple de l’injustice française, les 8 Gilets jaunes qui avaient légèrement secoué un temple maçonnique à Tarbes se sont retrouvés condamnés, tous les huit, et le meneur à deux ans de prison, dont un ferme. La raison invoquée ? « Apologie d’actes de terrorisme ». Mais on est où là ? On est bien en France, pays de la ou des libertés ? Les temples maçonniques, quand ils se mêlent de politique et qu’ils vouent aux gémonies les prétendus ennemis de la République, ils ne font pas l’apologie d’actes de violence à la limite du terrorisme, au moins intellectuel ? Et Notre-Dame, elle a brûlé toute seule ?
- En bas à droite de l’image, une chaise a été horriblement renversée.
Remarchera-t-elle un jour ?
Les fameuses dégradations en réunion qui leur sont imputées, on peut les imputer aussi aux loges maçonniques, qui cherchent à détruire la France éternelle depuis 250 ans ! Mais ça c’est de l’histoire profonde et les juges (la plupart font partie d’une loge) ne veulent pas en entendre parler. Tant qu’il y aura un seul juge dans une loge maçonnique, la Justice ne pourra pas être appelée Justice. Et les loges sont truffées de commissaires de police et de juges de la République. République de menteurs et de manipulateurs !
Le Parisien, le quotidien de l’Intérieur, égrène les condamnations, comme si tout était normal :
« Les huit ont été déclarés coupables. L’homme considéré comme le meneur du groupe a écopé de deux ans de prison, dont un avec sursis, et devra payer une amende de 1.000 euros. Il n’y a pas eu de mandat de dépôt à son encontre et il est ressorti libre du tribunal. Les sept autres prévenus ont écopé de peines allant de 1 350 euros d’amende à quatre mois de prison avec sursis et 14 heures de travail d’intérêt général.
Le tribunal a également prononcé à leur encontre une interdiction de manifester dans les Pyrénées-Atlantiques et les Hautes-Pyrénées, allant de 6 mois à deux ans. Le procureur de la République, Pierre Aurignac, avait requis des peines plus sévères, allant de 3 mois de prison ferme à 2 ans. Selon le magistrat, les huit ont assumé avoir fait partie des Gilets jaunes, la plupart depuis l’origine du mouvement en novembre. »
« Un lieu de culte ou de confession où la République doit garantir la liberté de penser... »
Mais le meilleur est à venir, dans la bouche du procureur, qui a parlé
« de dégradations exceptionnelles parce qu’on s’en est pris à un lieu de culte ou de confession, là où la République doit garantir la liberté de penser. Ça faisait un moment qu’on entendait parler des francs-maçons sur les réseaux sociaux. Ce qui a été visé, c’est le symbole. Ces dégradations ne sont pas banales, elles sont sous-tendues par la haine ».
Ah, on y arrive, la « haine », ce concept magnifique déniché par le CRIF pour inverser les rôles et les responsabilités. Castaner, ce jour-là, la nuit du 9 au 10 mars 2019, lâchera un tweet qui montrera son allégeance aux puissances du pouvoir profond :
« Après les juifs, les francs-maçons… Quand la bêtise rivalise avec l’intolérance la plus crasse »
Il suffit, dans cette France inversée à la Justice devenue Injustice, d’inverser les termes pour retrouver du sens, de la vérité : « Quand l’intelligence rivalise avec la tolérance la plus belle ».