Les parents allemands postant des propos racistes sur les réseaux sociaux risquent de perdre la garde de leurs bambins. Une cour se charge de juger si la teneur des discours parentaux nuit ou pas à la santé et au bien-être des enfants en question.
Poster des messages de haine sur Facebook peut s’avérer un jeu sacrément dangereux en Allemagne. Outre le risque d’être mis au ban de la société, ou encore d’être privé de bonus par son patron, les parents s’adonnant à ces petites phrases xénophobes risquent également de perdre la garde de leurs enfants. Une cour est ainsi chargée de déterminer si les discours tenus par les parents sur les réseaux sociaux – entre autres – sont de nature à mettre en danger la santé psychique de l’enfant.
« Le facteur décisif est le bon sens », assure Eva Becker, présidente du groupe de travail sur le droit de la famille dans l’association du Barreau allemand. Ainsi, selon cette juriste, si un parent clame qu’il préfère qu’il n’y ait pas dans son voisinage de réfugiés syriens, cela ne peut pas nuire au bien-être de l’enfant. Il s’agit plus ici de parler avec le parent concerné avant que son petit ne développe une peur des réfugiés et que lui-même dépasse « la limite » avec des propos allant crescendo.
Une information qui a néanmoins de quoi jeter un froid outre-Rhin car, selon les avocats qui ont révélé ces pratiques, les dits propos n’ont même pas besoin d’être officiellement répréhensibles sur le plan pénal pour conduire à une déchéance des droits parentaux. Ainsi, un parent coupable d’avoir tenu des propos xénophobes pourra voir ses droits de visites encadrés, avec la présence d’un éducateur, voire même être supprimés s’il ne change pas de comportement.
Ainsi, il y a trois ans, la cour constitutionnelle allemande n’a pas hésité à priver de ses droits parentaux un père qui grenouillait dans les milieux les plus extrêmes de la droite, considérant que le bien-être de ses enfants était ici en danger.
Si l’arrivée massive de réfugiés ces dernières semaines a été saluée par une partie de la population allemande, elle a aussi été rejetée par une autre qui se retrouve désormais sous la bannière de partis xénophobes et anti-migrants, tel que Pegida. Un climat délétère qui risque fort de provoquer quelques dérapages racistes sur les réseaux sociaux, mettant en péril les droits de ces parents injurieux.