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Touche pas à mes valeurs

Le vieux lion Gabin (qui a été fusilier marin) intronise le jeune félin Belmondo dans le grand cinéma français, avant les divagations de la Nouvelle Vague. Nous sommes en 1962, Verneuil sort Un singe en hiver, un coup de maître. On va voir que le talent se conjugue avec la modestie.

 

Aujourd’hui, démocratie et égalitarisme obligent, les fausses stars pullulent, et moins il y a de talent, plus il y a d’immodestie.

« Je peux vous affirmer, tenancière, que le fusilier marin a été longtemps l’élément décoratif des maisons de thé. En ce temps-là on savait rire. Elle s’était mise sur la paille pour un maquereau roué rose, c’était un juif qui sentait l’ail, il l’avait, venant de Formose, tirée d’un bordel de Shanghai... »

Dialogues et monologues sont de Michel Audiard.

 

Modestie et talent vont de pair

Interrogé pendant le tournage, Gabin descend sans faire de drame de son piédestal sur lequel le grand public l’a hissé.

 

 

Belmondo, révélé dans le Melville Léon Morin, prêtre l’année précédente, a explosé avec À bout de souffle de Godard. Il fait le lien entre l’ancien et le nouveau cinéma français, mais lâchera rapidement la Nouvelle Vague pour faire de vrais films. Dans cette interview, même s’il sait tout jouer, il ne feint pas la modestie.

 

 

Soixante ans plus tard, le Système nous vend des stars préfabriquées qui ne tiennent même pas une saison, ou alors le temps d’une promo. C’est l’époque des stars fast-food, à la carte.
Cependant, on ne peut pas imposer une star au public : c’est lui qui choisit, in fine. Pour cela, la star doit incarner des valeurs qui sont celles du grand public, mais magnifiées : beauté, courage, modestie, intelligence, audace, talent, justice. Le héros grec capable d’amour et de pardon.

Qui a inventé l’antihéros, qui ?

Les dernières stars à avoir été promues par le Système sont Barbara Butch, Yseult, Christine and the Queens et Aya Nakamura. Elles ont ceci de commun qu’elles ne cochent aucune des qualités précitées. Elles sont le résultat tangible de l’injection forcée d’un pack d’antivaleurs dans l’espace public. Pas besoin de chercher des rituels sataniques avec des croix enflammées et des triples 6, tout réside dans la lutte acharnée contre nos valeurs helléno-chrétiennes.

Leur objectif est la destruction des âmes. Qu’est-ce que l’âme, par rapport à l’esprit ? C’est l’idéal de chacun, ce qui nous tire vers le haut, ce qui nous transcende : la transcendance. L’âme est un appel supérieur, l’appel à se dépasser, à être meilleur. L’esprit, lui, est cette machine qui fait le lien, tant bien que mal, entre le quotidien et l’idéal, entre le réel et l’imaginaire.

Comme prévu, sur E&R :

 






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37 Commentaires

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  • #3415937
    Le 31 août à 15:14 par Patrie Haute
    Touche pas à mes valeurs

    Charmé par la voix de la journaliste, claire, à la diction parfaite, à l’intensité profonde et juste. Une Ode à la Féminité. Ses questions sont claires et pertinentes, pas de vice décelé, pas de piège, une Ode au Journalisme.
    Ça change des journaputes, veules et vicieuses, qu’elles aient un pénis ou une vulve.

    Belmondo peu paraître niais au début, puis, dès qu’il parle, révèle une intelligence et une lucidité humaine profondes, qui le contraignent à ne pas avoir la grosse tête, malgré l’énormité de la reconnaissance artistique qui lui est faite. Du moins je le perçois ainsi.

    L’immigration italienne, fut-elle pied noire, était quand même autre chose que les autres, plus récentes on dira, pour rester courtois. Après l’époque en était une autre effectivement, et la France antéwokisme également. Paix à son âme...

     

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  • #3415942
    Le 31 août à 15:31 par Szczebrzerzyszczykowski
    Touche pas à mes valeurs

    Il y a là une sorte de désespoir maximaliste que je n’ai rencontré que chez les Latins et chez les Slaves, totalement inaccessible aux peuples protestants à l’âme comptable.

    "Fuyez d’ici au plus vite ou vous n’écrirez plus jamais rien, l’Allemagne est un sujet pour un tourneur-fraiseur, pas un sujet pour un écrivain !", disait un Allemand à l’écrivain polonais alcoolique Marek Hłasko.

     

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  • #3415943
    Le 31 août à 15:33 par Sedetiam
    Touche pas à mes valeurs

    Si l’on se veut radical, au sens de remonter à la racine, n’y a pas de valeurs helleno-chrétiennes : il n’y a que des vertus.
    Sept.
    Immuables, intangibles, intemporelles.
    Quatre cardinales.
    Trois théologales.
    Confondre les termes, vu le péquins qu’il y aurait à instruire avant même de les convertir, est déjà une première erreur.
    Quant à la foi, l’une des trois dernièrement stipulées, l’on pourra tout autant s’extraire du dogme pour tendre vers d’autres syncrétismes, la foi n’étant pas la croyance.
    Que la culture exprimant certaines valeurs soit l’émanation du culte majoritairement entendu sur la frise historique, est autre chose, le culturel étant une déclinaison du cultuel. La République ayant arraché en grande partie la colonne vertébrale de la France, avec l’aide de la Bête, ses barbares (cf. Baricco), son soft power et autres subversions, l’on saisit mieux l’apparition de ces nouvelles stars transmutées en Narcisse et vouées au culte de Mammon.

     

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  • #3415947
    Le 31 août à 15:53 par Mouai
    Touche pas à mes valeurs

    Peut-être sont-ce des valeurs qui ne résistent pas à la couleur..

    PS : La journaliste au bonnet qui interroge Belmondo aura tout fait pour lui faire cracher sur les prêtres, mais il s’est bien tenu.

     

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  • #3415994
    Le 31 août à 17:47 par L’auvergnat
    Touche pas à mes valeurs

    On oublie l’auteur :
    Antoine Blondin !
    Je vous invite à lire ses œuvres, l’Europe buissonnière, le singe en hiver, les enfants du bon Dieu..
    Il faisait partie des hussard !!

     

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  • #3416009
    Le 31 août à 18:35 par anonyme
    Touche pas à mes valeurs

    MERCI POUR ce chaud " singe en hiver" film que j’ai du voir au moins 5 fois !

    Par contre le final " Leur objectif est la destruction des âmes. Qu’est-ce que l’âme, par rapport à l’esprit ? C’est l’idéal de chacun, ce qui nous tire vers le haut, ce qui nous transcende : la transcendance. L’âme est un appel supérieur, l’appel à se dépasser, à être meilleur. L’esprit, lui, est cette machine qui fait le lien, tant bien que mal, entre le quotidien et l’idéal, entre le réel et l’imaginaire." ’est vraiment pas top. L’explication imagée la meilleure est " le clavier est l’âme où l’esprit vient jouer ses gammes !" l’esprit découle de l’impossibilité du néant mais ceci est une autre histoire tout est esprit mais se concrétise en matière that "s the question !

     

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  • #3416093
    Le 31 août à 23:26 par Nicolas
    Touche pas à mes valeurs

    ER a raison. ER a raison de louer ce qui est de l’ordre de l’authentique, dans un esprit de préservation et de conservation. A force de progrès, de progressisme, l’essence de l’existence, instable, vacille. Ainsi, en revenant aux fondamentaux, dans leurs plus simples expressions, on renoue avec cette puissance (l’essence donc) : une puissance de feu, brute, capable d’amener loin.

     

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  • #3416147
    Le 1er septembre à 05:41 par Thebluehorse
    Touche pas à mes valeurs

    Chanson de Mouloudji « Tout fout l’camp « .

     

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    • #3416283
      Le 1er septembre à 12:45 par Jef
      Touche pas à mes valeurs

      Mouloudji a joué jeune dans le film : les disparus de st Agil.
      L’atmosphère de cet internat des années 30 et les excellents acteurs, en font un film que l’on oublie pas. A voir.
      Un autre monde !

       
  • #3416214
    Le 1er septembre à 10:24 par MAD MAX
    Touche pas à mes valeurs

    @Ali, rappelez vous du film " le président" réalisé en 1961, par Henri Verneuil, Jean Gabin joue le personnage à merveille, ce rôle était taillé sur mesure pour lui.

     

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  • #3416648
    Le 2 septembre à 10:55 par Jojolemerou
    Touche pas à mes valeurs

    Merci pour ce charmant article.

    Une remarque cependant. L’anthropologie des pères de l’église est ternaire : corps-âme-esprit, dans cet ordre. Notre âme (latin : anima, grec : psyche) est ce qui "anime" notre corps, et notre esprit (latin : spiritus, grec : pneuma, qui signifie aussi "souffle") est ce qui insuffle le divin dans notre corps-âme, que l’ancien et le nouveau testament appellent la chair.

    Donc dans le dernier paragraphe de votre texte, vous inversez l’anthropologie. Notre âme n’est pas ce qui nous transcende. C’est la partie de nous qui reçoit la transcendance que notre esprit nous transmet. Autrement dit, notre esprit fait l’interface avec l’Esprit (E majuscule) lequel porte vers nous l’énergie de la transcendance. C’est par notre esprit que l’Esprit nous touche, tel un souffle, tel le vent (qui souffle où il veut).

    Dire que l’esprit est une machine est donc un contresens car l’esprit est la plus haute dimension de l’homme, celle qui est en contact avec le divin.

    Tout colle mieux en remettant les termes à leur place. Ainsi, c’est lorsqu’il est inspiré (il reçoit le souffle) que les créations de l’homme sont les plus hautes. Ce qui en lui est de la nature de l’Esprit (son propre esprit) peut recevoir le souffle de l’Esprit, et le passer à l’âme (psyché) laquelle, via le corps, peut l’animer dans la matière, et ainsi façonner une oeuvre.

    L’adversaire de l’Esprit travaille, avec succès, depuis des siècles à brouiller cette anthropologie pour mieux nous couper de notre esprit, et donc de l’Esprit. Et aujourd’hui nous ne comprenons même plus le sens de ces mots, pourtant très clair dans les premiers siècles.

    Je soupçonne que vous vous êtes égarés (comme tout le monde) dans la confusion entrenue depuis la Renaissance autour du mot esprit, dont le sens s’est banalisé et inversé. Ainsi on peut dire aujourd’hui que "Voltaire était un homme d’esprit" pour dire qu’il était brillant dans la formulation de ses idées, alors que cette même expression devrait signifier qu’il était en contact avec la transcendance, ce qui est le contraire de la réalité.

    Si nous oublions que nous avons en nous, par notre esprit, la capacité de recevoir l’Esprit transcendant, alors nous ne pouvons plus faire la différence entre Barbara Butch et Leonardo da Vinci. Tout se vaut.

    Le diviseur inverse et divise... il est là pour ça. Oeuvrons à la réunification, pour ne pas dire réconciliation.

     

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