Parti le 28 août 2015 pour un poste de juge « placard » à Lille, deux mois et demi avant les tueries du 13 novembre, l’ancien juge antiterroriste Marc Trévidic présente chez Thierry Ardisson, dans Salut les Terriens du 30 janvier 2016, son roman Ahlam.
Sur le même plateau, outre Trévidic, sont présents l’acteur français Roschdy Zem, et l’avocat Gilles-William Goldnadel. Un musulman et un juif, dans la plus pure tradition ardissonnienne. Après la chronique intitulée Désintox de l’inamovible Stéphane Blakowski (17’50), le débat s’envenime avec l’intervention de Goldnadel (20’17), qui dénonce 30 ans de victimisation des jeunes immigrés due à « l’islamogauchisme ».
« Il y a une forme de schizophrénie qui vient évidemment du fait qu’on a été mis en condition depuis à peu près 30 ans par ce que j’appelle l’islamogauchisme. »
Ce qu’il oublie, c’est que c’est sa propre famille intellectuelle qui est à l’origine de cette victimisation. SOS Racisme a été fondé par Julien Dray, et appuyé par toute la clique de la gauche sociétale, qui en avait profité pour abandonner le terrain social... qui sera repris par le Front national de Jean-Marie Le Pen... Ce qui permettra à cette même gauche, de manière tout à fait perverse, de criminaliser les aspirations des Français pauvres ou en voie de l’être en les déportant vers l’extrême droite sur l’échiquier politique !
Ce tour de passe-passe permet également à Goldnadel, une fois effacé ce passé dérangeant (disons « les 30 pas très glorieuses » de l’intelligentsia antiraciste française), de tirer à boulets rouges sur l’islamisme – et son corollaire implicite « les jeunes de banlieue » – comme responsable définitif des attentats sur notre sol en 2015. Les immigrés auront vraiment servi à tout...
« Gommer l’aspect islamiste des choses, c’est une fois de plus mettre les choses sous le tapis. »
Un raccourci idéologique trop pratique que tempère Trévidic :
« Aujourd’hui la seule révolution sur le marché c’est l’islam radical. »
Pour voir le débat entier :