Un mois après le Brexit, y a-t-il encore quelqu’un pour croire en l’Europe ? Pas grand monde, hélas, à en croire le sondage Odoxa réalisé à l’occasion des Entretiens européens d’Enghien, organisés par l’Institut des relations internationales (Iris), en partenariat avec Le Parisien et Aujourd’hui en France.
À peine un Français sur quatre (26 %) voit dans la construction européenne un « espoir ». Le sentiment vis-à-vis de l’UE le plus représenté parmi les sondés (pour 39 % d’entre eux) est la « crainte ». Tandis qu’un Français sur trois (35 %), désabusé, n’éprouve ni l’un ni l’autre.
Il y a dix ans, l’espoir dominait (50 % en 2011, et un énorme 61 % en 2003). Plus décevant encore pour l’Europe, les jeunes – les 18-34 ans – sont tout aussi pessimistes que leurs aînés. Si l’on rentre dans le détail de l’enquête Odoxa, un clivage inquiétant apparaît : plus les jeunes sont ruraux, peu ou pas diplômés et populaires, plus ils sont « craintifs » vis-à-vis de l’Europe, les jeunes Franciliens, cadres et aisés étant sensiblement plus « optimistes ». Comme un air de Gilets jaunes envers l’Europe de Bruxelles.
L’Europe perçue comme un facteur d’aggravation des inégalités
Pourquoi ce désamour ? « Parce que nos concitoyens pensent que l’action de l’Europe n’est pas efficace dans les domaines les plus importants à leurs yeux, notamment sur l’emploi et l’environnement », répond Gaël Sliman, président de l’institut Odoxa.
Ainsi, alors que l’emploi est la priorité numéro 1 pour 72 % des jeunes, ils sont 67 % à juger l’UE « inefficace » sur ce sujet.
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Autre raison de désenchantement, l’Europe est perçue comme un facteur d’aggravation des inégalités.
« Nos concitoyens, tous âges confondus, sont persuadés que les cadres (68 %), les chefs d’entreprise (68 %) ont été les grands gagnants alors que les ouvriers (59 %), les retraités (60 %) et les agriculteurs (61 %) sont les grands perdants, précise Gaël Sliman. Plus les personnes interrogées appartiennent elles-mêmes à des milieux populaires, plus elles considèrent que l’Europe a favorisé les forts et pénalisé les faibles. »
L’avenir de l’Europe vu par les jeunes Français est plutôt sombre. Les 18-34 sont 65 % - davantage que l’ensemble des Français – à prédire que, dans les dix prochaines années, d’autres grands pays historiques de la construction européenne sortiront de l’Union, comme vient de le faire le Royaume-Uni. Et, comme leurs aînés, ils voient proliférer sur le Vieux continent les contestations populaires de type Gilets jaunes ou Indignados en Espagne, et se multiplier les gouvernements populistes et autoritaires comme en Hongrie ou en Pologne.
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Devant ce constat, que tout le monde (sensé) peut faire, nos autorités mondialistes ont trouvé la parade : il ne s’agit pas de relancer le travail, par exemple, l’instruction et l’éducation, mais de renforcer la propagande, c’est-à-dire le mensonge en dépit du réel.
C’est ce que propose la radio d’État – privatisée par les groupes communautaires dominants – France Culture, qui n’a de culture et de France que le nom. Ce coup-ci, pour faire face à l’euroscepticisme, on invente un europrogressisme parmi les jeunes. Bon rêve !
Vers le crépuscule du populisme en Europe centrale ?
À l’heure où le pouvoir populiste vacille en Slovaquie, un vaste mouvement progressiste semble se dessiner en Europe centrale. Il prend racine dans des capitales hongroise, polonaise, tchèque et slovaque, désormais dirigées par des édiles jeunes et, parfois, issus de la société civile.
Quand il est arrivé au pouvoir en Hongrie, il y a pratiquement dix ans, Viktor Orbán a progressivement imposé ses idées non seulement en Hongrie mais aussi sur l’ensemble de l’Europe centrale. Son ultra-conservatisme a plu à la majorité des citoyens de la région de l’ancien empire des Habsbourg. Une idéologie basée sur la famille, la religion catholique, le conservatisme, la nationalisme et le rejet des migrants. Cette ligne, Viktor Orbán l’a tenue pendant déjà une décennie.
Après la Hongrie, cet ultra-conservatisme a gagné la Pologne. Le pays de l’Oder a été submergé, en 2015, par la victoire du parti Droit et Justice (PiS) de Jarosław Kaczynski. Double succès, à la présidence de la République, pour Andrzej Duda, et au gouvernement, pour Beata Szydło puis pour Mateusz Morawiecki. Du nationalisme mâtiné de conservatisme et d’eurosceptisme.
Toutes les couleurs du populisme
Pour les deux autres pays de la région, c’est différent. Si la République tchèque et la Slovaquie sont elles aussi dans la « vague » populiste, celle-ci vient de la gauche.
En République tchèque, le président de la République, Miloš Zeman, est élu depuis 2013. C’est un ancien communiste, ex-socialiste, proche de la Russie de Vladimir Poutine et de la Chine, clivant, opposé à l’immigration musulmane, eurosceptique. Dans le gouvernement, même ligne politique depuis 2017 et l’arrivée au pouvoir d’Andrej Babiš.
Pour arriver au pouvoir, Andrej Babiš, soupçonné par ses adversaires d’être un ancien agent du régime communiste et touché par une affaire de détournement de subventions européennes, a créé le parti ANO (« Oui » en tchèque), dont l’acronyme signifie « Action des citoyens mécontents ». Un mouvement « attrape-tout », plutôt à droite, soutenu au gouvernement par le Parti social-démocrate et, sans participation, par le Parti communiste de Bohème-Moravie.
Le prix des excès et de la corruption
La Slovaquie, où ont lieu ce samedi des élections législatives, s’est elle transformée doucement en régime populiste, sous la férule de son ancien Premier ministre Robert Fico, au pouvoir à partir de 2012. S’il a dû démissionner, remplacé par son collègue du Smer-SD Peter Pellegrini, ce n’est nullement pour des raisons politiques, mais contraint et forcé par le scandale suscité par le double meurtre du journaliste Jan Kuciak et de sa fiancée Martina Kušnirová le 21 février 2018.
Bratislava était, dans les jours suivant la tragédie, le théâtre de manifestations massives. Le jeune homme enquêtait sur des affaires de corruption, et les menaces dont il avait fait l’objet n’avaient jamais été prises au sérieux par les autorités. Des autorités évidemment visées par son enquête.
Ce double meurtre a changé la politique en Slovaquie. Le 30 mars 2019, c’est l’organisatrice de la mobilisation consécutive à l’assassinat de Jan Kuciak et de Martina Kušnirová qui est élue présidente. Désormais, face au régime de Fico et Pellegrini, face au Smer-SD, se dresse Zuzana Čaputovà, une avocate de 46 ans.
Une ligne politique intenable
Hongrie, Pologne, République tchèque et Slovaquie partagent une période politiquement très sensible. La crise des migrants a en effet balayé l’Europe à partir de 2015, et les leaders de ces quatre pays dits « de Visegrad », ou « V4 », (du nom de cette ville de Hongrie, où, en 1333, se rencontraient, les rois de Hongrie, de Bohême et de Pologne) se sont tous franchement opposés à l’arrivée d’étrangers en Europe centrale.
Viktor Orbán, Mateusz Morawiecki, Robert Fico (puis Peter Pellegrini) et Andrej Babiš… Entre 2015 et 2017, on a pu découvrir le visage de ces populistes. Le FN en France (devenu Rassemblement national), la Lega en Italie (de Matteo Salvini), l’AfD en Allemagne ont manifesté leur intérêt pour la ligne politique des V4, qui refusaient les quotas d’accueil de migrants.
Mais les scandales et les scores décevants aux élections européennes et municipales en Slovaquie, les manifestations de l’opposition dans les quatre nations et les revers des populistes en Europe ont mis à mal la solidarité des V4. D’autant que, en Hongrie, en République tchèque, en Slovaquie ou en Pologne, le paysage change. L’économie va bien, avec des taux de croissance soutenus (3 à 5 %) et des niveaux de chômage très bas (3 à 5 %).
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