L’ex-président américain a estimé que la crise ukrainienne ne se serait jamais produit sous sa mandature, et que son successeur Joe Biden a annoncé des sanctions « insignifiantes comparées à la prise d’un pays et de terres stratégiquement situées ».
C’est un avis divergent dans le concert de critiques occidentales à l’encontre de Vladimir Poutine. L’ancien président américain Donald Trump a estimé le 22 février que la stratégie du leader russe dans la crise ukrainienne relevait du « génie », égratignant au passage la diplomatie de son successeur Joe Biden.
Invité du podcast The Clay Travis and Buck Sexton show, Donald Trump a commenté l’allocution de Vladimir Poutine le 21 février, lors de laquelle le président russe a déclaré reconnaître l’indépendance de deux républiques séparatistes d’Ukraine : « J’ai dit : "C’est du génie". »
« Qu’est-ce qu’il est malin », a ajouté le milliardaire républicain, vantant au passage sa relation avec le dirigeant russe : « Je connais très bien Poutine, j’ai une bonne relation avec lui. Je l’apprécie, il m’apprécie. C’est un dur à cuire, il a un grand charme, beaucoup de fierté, et il aime son pays. Il agit un peu différemment à présent. Je pense qu’il voit une opportunité. Je savais qu’il avait toujours eu des vues sur l’Ukraine, j’en avais parlé avec lui. J’avais dit : "Tu ne peux pas le faire, tu ne vas pas le faire". Mais je voyais bien qu’il le voulait », a développé Donald Trump.
L’ancien leader américain a aussi jugé que le dirigeant russe n’aurait jamais agi ainsi sous l’administration Trump : « Comment se fait-il qu’il n’y ait eu aucune invasion [de l’Ukraine par la Russie] sous l’administration Trump ? Alors qu’ils ont envahi, très sévèrement, pendant celle d’Obama, puis ils ont attendu, et ils envahissent à nouveau. Ceci ne se serait jamais produit pendant que nous étions au pouvoir. Posez-vous la question : pourquoi ceci ne se serait jamais produit sous l’administration Trump ? »
Dans un communiqué distinct le 22 février, Donald Trump, qui pourrait repartir dans la course à la Maison-Blanche en 2024, a par ailleurs qualifié de « faibles » les sanctions adoptées pour le moment par l’administration Biden. Après de premières sanctions prudentes, visant spécifiquement les territoires séparatistes du Donbass, la Maison-Blanche a musclé sa riposte contre Moscou, dévoilant de nouvelles sanctions visant notamment le secteur bancaire russe. « Elles sont insignifiantes comparées à la prise d’un pays et de terres stratégiquement situées », a raillé l’ancien dirigeant. « Non seulement Poutine obtient ce qu’il a toujours voulu, mais il s’enrichit de plus en plus grâce à l’essor du pétrole et du gaz », a-t-il renchéri.