La première des six batteries de missiles Patriot déployés par l’Otan en Turquie pour protéger sa frontière avec la Syrie d’éventuelles attaques a été déclarée opérationnelle samedi, a annoncé l’alliance atlantique.
Cette batterie, mise à la disposition de l’Otan par les Pays-Bas, aidera à protéger la ville et la population d’Adana (sud-est) contre les menaces (de tirs) de missiles, selon un communiqué du quartier général des forces de l’Otan en Europe (Shape).
Les cinq autres batteries de Patriot devraient être en place et déclarées opérationnelles dans les prochain jourS, ajoute le communiqué.
Il s’agit, outre de la seconde batterie néerlandaise, de missiles fournis par l’Allemagne, qui seront positionnés à Maras, une centaine de kilomètres plus au nord-est, et de ceux des Américains à Gaziantep (Etats-Unis), un peu plus loin le long de la frontière avec la Syrie.
Une fois le dispositif totalement opérationnel, l’Otan affirme qu’elle sera en mesure de fournir une protection (...) à quelque 3,5 millions de Turcs.
Conformément à une décision prise début décembre par l’Otan, l’Allemagne, les Pays-Bas et les Etats-Unis ont prévu d’installer en Turquie deux unités de Patriot et jusqu’à 350 soldats chacun. La mission de l’Otan est programmée pour durer un an.
Les missiles sol-air Patriot PAC-3 peuvent détruire en vol des missiles balistiques tactiques, des missiles de croisière ou des avions.
Ces armes avaient déjà été déployées à deux reprises en Turquie en 1991, pendant la guerre du Golfe, puis en 2003 lors de la guerre contre l’Irak. Ankara a une nouvelle fois sollicité leur déploiement à la suite d’une série de tirs d’obus syriens dans des localités turques proches de la frontière fin 2012 qui ont fait 5 morts début octobre parmi la population civile.
Samedi encore, une fillette turque de sept ans a été grièvement blessée par une balle perdue dans la localité de Ceylanpinar, située juste à la frontière avec la Syrie, alors qu’elle jouait devant sa maison, a rapporté l’agence Anatolie.
Une source turque de l’Otan, contactée par l’AFP, a souligné qu’à partir d’aujourd’hui (samedi) la Syrie pensera par deux fois avant de tirer des projectiles vers la frontière ou directement la Turquie.
Cette source qui a requis l’anonymat a aussi insisté, comme l’Allinace, sur le caractère purement défensif de ce déploiement, critiqué par le régime du président syrien Bachar al-Assad et par la Russie.
Pas question aussi de créer une zone d’exclusion au dessus de la Syrie, a ajouté cette source turque.