Le jury d’un tribunal de San Francisco a décidé qu’Ahmad Abouammo avait bien vendu au royaume saoudien des informations personnelles concernant des utilisateurs anonymes. Il encourt entre dix et vingt ans de prison.
Un ancien employé de Twitter a été jugé, mardi 9 août, coupable d’avoir espionné des usagers du réseau social pour le compte de l’Arabie saoudite, qui cherchait à connaître l’identité de personnes critiques à l’égard du régime et de la famille royale. Le jury d’un tribunal de San Francisco a jugé que les preuves étaient suffisantes pour considérer qu’Ahmad Abouammo avait bien vendu des informations personnelles concernant des utilisateurs anonymes à Riyad. L’homme, qui vit à Seattle, aurait reçu en échange plusieurs dizaines de milliers de dollars et une montre de luxe.
« Les preuves ont montré que, pour de l’argent et alors qu’il pensait faire ça à l’abri des regards, le prévenu a vendu son poste [d’employé de Twitter] à un proche » de la famille royale saoudienne, a déclaré le procureur fédéral Colin Sampson au jury, la semaine dernière, après deux semaines de procès. M. Abouammo risque entre dix et vingt ans de prison pour avoir agi pour le compte d’un gouvernement étranger et pour blanchiment d’argent, fraude et falsification de documents. Sa peine sera prononcée à une date ultérieure.
Ce verdict intervient après les critiques adressées par les défenseurs des droits humains à Joe Biden et Emmanuel Macron pour leur politique diplomatique à l’égard du prince héritier Mohammed Ben Salman, écarté de la scène internationale après l’assassinat du journaliste saoudien Jamal Khashoggi au consulat d’Arabie saoudite en Turquie, en 2018.