Le journaliste du Point Armin Arefi a encore frappé. Dans un dernier article, publié le 4 janvier *, il nous ressert la même vieille soupe des rivalités entre les Saoud et Al Qaïda pour tenter de nous convaincre que l’Arabie saoudite ne finance pas al-Qaida en Syrie.
Peu importe leur nom, Monsieur Arefi, tous les groupes armés actifs en Syrie, qu’ils arborent l’emblème d’al-Qaida ou non, qu’ils aient prêté allégeance ou non à al-Qaida, qu’ils aient été reniés ou pas par al-Qaida, tous utilisent la même rhétorique et les mêmes méthodes barbares. Rappelez-vous des massacres d’Adra, de Sadad et de Lattaquié, ils ont été perpétrés par toutes les composantes de la rébellion syrienne, Armée syrienne libre comprise. Tous ces groupes armés ont les mêmes références confessionnelles sectaires et le même projet politique.
Nous l’avons expliqué de manière limpide, preuves et citations à l’appui dans un récent article titré "La guerre des Saoud contre la Syrie". Les autorités saoudiennes ont déversé des milliards de dollars sur des groupes armés qu’ils croyaient contrôler et dont ils attendaient un résultat rapide et radical en Syrie. Chemin faisant, l’argent et les armes en provenance d’Arabie saoudite ont circulé entre djihadistes syriens et étrangers au gré des scissions et des fusions de leurs mouvements armés. Un journal électronique tunisien (Al Chourouk) vient d’évaluer à 12 000 le nombre de combattants saoudiens engagés en Syrie [1].
Les Saoudiens représentent aujourd’hui le deuxième contingent djihadiste après les Tchétchènes. Certains de ces combattants saoudiens sont des proches de la famille royale. Tout ce beau monde se radicalise en Syrie, comme les Belges, les Français, les Néerlandais, les Maghrébins et les Asiatiques qui s’engagent dans le conflit.
A présent, la dynastie des Saoud a peur du retour de bâton à l’instar des gouvernements européens. Comme toujours, les va-t-en guerre européens et leurs alliés du Golfe ont joué les apprentis sorciers. Et comme toujours, leur politique aventurière s’est retournée contre eux.
L’article d’Armin Arefi est un pur enfumage à l’image du décret royal saoudien qui punit l’engagement d’un citoyen saoudien dans un groupe armé à l’étranger.
De l’Arabie saoudite à la France, des USA à la Coalition nationale syrienne, ils tentent tous nous de faire croire qu’al-Qaida en Syrie est une création des services secrets syriens, iraniens et du Hezbollah.
Monsieur Arefi, nous avons bien compris le stratagème comme vous pouvez le constater dans notre article "France : élites et médias versent dans les fantasmes conspirationnistes [2]. Vous avez beau caresser la barbe wahhabite dans le sens du poil, vos "reductio ad hitlerum", "lepenum" et autres raccourcis douteux n’y feront rien.
Les citoyens du monde bien informés ne croient plus aux thèses officielles du Quai d’Orsay que vous reproduisez servilement.