La crise sanitaire pourrait conduire à un conflit social, met en garde Raymond Soubie, spécialiste des politiques sociales et ex-conseiller de Nicolas Sarkozy. « Si tous les commerçants se disent, comme des Gilets jaunes puissance 100, qu’ils ne savent pas de quoi sera fait leur avenir, il y a un risque », souligne-t-il.
Invité d’Europe 1 le 11 novembre 2020, Raymond Soubie, spécialiste des politiques sociales et ex-conseiller de Nicolas Sarkozy, s’est exprimé sur le risque d’un conflit social qui pourrait être provoqué par la crise sanitaire et économique.
« Il est difficile d’anticiper les conflits, mais c’est un risque », a-t-il dit. Et d’ajouter :
« Si tous les commerçants se disent, comme des Gilets jaunes puissance 100, qu’ils ne savent pas de quoi sera fait leur avenir, il y a un risque impossible à maitriser. »
L’incertitude des entrepreneurs ainsi que des salariés
M.Soubie évoque également une « série de facteurs négatifs » et une situation « en zig-zag » qui contribue à l’incertitude des entrepreneurs ainsi que des salariés.
« L’incertitude qui domine les entrepreneurs, les citoyens et les politiques, est un facteur de déstabilisation, donc de mécontentement, donc de potentiel conflit », souligne-t-il.
Une situation « jamais vue depuis la Seconde Guerre mondiale »
Raymond Soubie a rappelé que selon l’Insee, plus de 650 000 emplois ont été détruits au premier semestre, et que 350 000 autres pourraient l’être fin 2020.
« Nous sommes dans une situation sociale, psychologique et politique jamais vue depuis la Seconde Guerre mondiale », estime-t-il. Mais en dépit de ce « traumatisme de société », Raymond Soubie n’est toutefois « pas pessimiste ». Selon lui, il y a deux options actuellement : le calme social ou l’explosion des mécontentements. « Il faut envisager les deux hypothèses de manière égale », résume-t-il.