Que l’on se souvienne, le secrétaire départemental de la CGT dans le Nord, Jean-Paul Delescaut, avait été arrêté à son domicile le 20 octobre à 6h du matin par une dizaine de policiers et mis en garde à vue avec la secrétaire administrative de la fédération en raison de la diffusion d’un communiqué de soutien « au peuple palestinien en lutte », estimant qu’Israël avait « provoqué » les massacres du Hamas le 7 octobre 2023.
Puisqu’on est davantage sur un registre sacré, son péché – plutôt que sa faute ou son délit – avait été de ne pas « condamner le (RRrrr)Hamas » et de se sentir solidaire du peuple palestinien. Le tout dans un tract politique que nous nous permettons de mettre en ligne pour l’information (Le Figaro l’ayant lui-même mis en ligne pour illustrer son article, comme nous le faisons) :
Pourtant le texte de la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen de 1789, cité sur le site même de l’Élysée stipule que :
Article 10
- Nul ne doit être inquiété pour ses opinions, même religieuses, pourvu que leur manifestation ne trouble pas l’ordre public établi par la loi.
Article 11
- La libre communication des pensées et des opinions est un des droits les plus précieux de l’homme ; tout citoyen peut donc parler, écrire, imprimer librement, sauf à répondre de l’abus de cette liberté dans les cas déterminés par la loi.
Las, c’était sans compter sur la vigilance et le ressentiment éternel d’associations juives. Nous nous permettons d’écrire « juives » car elles se nomment elles-mêmes comme cela : l’association Jeunesse Française Juive dans le cas d’espèce.
Et c’est l’avocat de cette énième association, Me Anthony Reisberg, qui distribuait ce matin les bons points à la justice française (la nébuleuse formule « la justice à nous » de Frédéric Haziza) :
« Ma cliente salue cette décision et la sanction significative qui a été prononcée. Il s’agit d’une décision historique et, nous l’espérons, la première d’une longue série. La volonté de ma cliente était de soumettre les déclarations de la CGT du Nord à la rigueur du droit, et la Justice française a pris là une position qui l’honore. »
Oui, la première d’une longue série puisque pas moins de 41 plaintes et signalements ont été déposés à la suite des évènements du 7 octobre 2023 auprès du parquet national antiterroriste pour apologie du terrorisme !
Article 421-2-5 du Code pénal
« Le fait de provoquer directement à des actes de terrorisme ou de faire publiquement l’apologie de ces actes est puni de cinq ans d’emprisonnement et de 75 000 € d’amende.
Les peines sont portées à sept ans d’emprisonnement et à 100 000 € d’amende lorsque les faits ont été commis en utilisant un service de communication au public en ligne ».
Tant de haine pour combattre la haine, nous sommes effectivement très loin du pardon chrétien.
Et ce n’est pas une petite pétition qui changera la donne, le non-lieu n’existe pas pour de tels crimes de pensée : Soutien à l’Union Départementale des Syndicats CGT du Nord et à son Secrétaire Général.
Quels doux rêveurs ! Mais qu’on leur pardonne, ils n’ont rien compris. Sinon ils seraient chez E&R.
Il faut savoir que cette invraisemblable atteinte à la liberté d'expression est nécessairement à l'initiative d'un magistrat. Du parquet en la circonstance.
Félicitations aux amis magistrats d'être ainsi les serviteurs des atteintes aux libertés. Ils ont lancé près de 650… https://t.co/gTfWJ6MBss— Régis de Castelnau (@R_DeCastelnau) April 19, 2024