Le réa de l’émission se défend en expliquant qu’il n’a pas cherché à censurer le mot "Palestine" sur le tshirt mais l’inscription en arabe juste en dessous, qu’il ne comprenait pas.
Et peu importe, j’ai envie de dire, ce genre d’initiative paraît quand même un peu naïve ; le type voulait faire son petit effet (et peut-être sa publicité) en criant dès le lendemain à la censure sur internet : bon il y est parvenu. Embarras totalement artificiel et provisoire du côté de canal +, qui va peut-être durer trois jours et demi et faire l’objet de 5 articles sur le net avant de se dissoudre irrémédiablement dans le flot médiatique.
La communication par l’image et la symbolique a quand même ses limites. Faire le tour du monde en vélo, poser en haut de l’Everest en arborant un "93" (réclamer le titre de "premier beur sur le toit du monde", c’est pas un peu de la bouffonnerie quand même ?), se la jouer rebelle avec son tshirt "Palestine" sur un plateau de talk-show vaguement suivi par des csp+... bon, c’est bien, ça permet d’écrire des livres et autres autobio pas du tout complaisantes, mais y’a pas de quoi casser trois pâtes à un canard honnêtement. Il faut arrêter, le type est à deux doigts de dire que la société française empêche les banlieusards de jouer au tennis !
On est là en pleine "société du spectacle", avec un système générant sa propre contradiction caricaturale et inoffensive. Ce genre de personnage plus ou moins manipulé qui s’investit en politique comme dans une MJC tend davantage à desservir la cause palestinienne qu’autre chose.
Pendant ce temps-là, les types conséquents, de l’autre côté, ont les pieds ancrés dans les activités "sérieuses" qui dominent aujourd’hui la politique : finance, économie, technologie... ils passent pas leur temps à jouer les touristes de l’Imalaya ou à plastronner en tshirt sur des plateaux TV... j’ai jamais vu Ivan Attal avec un tshirt "I love U Israel", mais quand il s’agit de de s’exprimer sur la situation en Palestine, il le fait, clairement, avec son tropisme assumé. D’ailleurs, quand la communauté veut faire passer un message, elle vise la jugulaire en traitant collectivement les arabes de "sauvage" via une campagne d’affichage dans le métro new-yorkais, sous couvert de liberté d’expression.
Bref, je ne vais pas critiquer davantage le personnage, que je connais trop peu... mais comme ça je vois surtout une grande auto-complaisance et un manque de lucidité.
Répondre à ce message