Un viticulteur bourguignon, Emmanuel Giboulot (photo ci-contre), exploitant depuis plus de 40 ans, dix hectares de vignobles en Côte-d’Or (Côte-de-Beaune et la Haute-Côte-de-Nuits) dans le cadre de l’agriculture biologique risque jusqu’à six mois d’emprisonnement et 30 000 euros d’amende pour avoir refusé de répandre un dangereux insecticide sur sa vigne.
Suite à un contrôle de ses parcelles le 30 juillet dernier, par le Service régional de l’alimentation, Emmanuel Giboulot a été convoqué par le délégué du procureur de la République du tribunal d’instance de Beaune. Ce dernier reproche au viticulteur de ne pas avoir propagé un puissant insecticide, le Pyrevert, permettant de détruire la cicadelle, un petit insecte vecteur de la flavescence dorée, une maladie très contagieuse et mortelle pour la vigne.
Cependant, ce traitement a pour « dommage collatéral » de détruire la faune auxiliaire [1]. De la famille des neurotoxiques, il peut nuire à d’autres insectes (dont le typhlodrome : un acarien, prédateur des araignées rouges, friandes de la sève de la vigne), aux oiseaux et même aux humains.
À base de pyrèthre naturel (extrait des fleurs séchées du chrysanthème), ce produit, bien que naturel « tue non seulement la cicadelle mais aussi la faune auxiliaire nécessaire aux équilibres naturels dans le vignoble », déclare M. Giboulot.
Emmanuel Giboulot et d’autres vignerons « bio » préfèrent la « prospection collective » qui consiste à surveiller son vignoble, repérer les pieds malades et envoyer des échantillons en laboratoire pour s’assurer de la nature de l’infection.
La France est le premier utilisateur européen de pesticides avec 62 700 tonnes de substances commercialisées en 2011. 20 % de celles-ci sont répandues sur le vignoble, bien qu’il ne représente que 3,7 % des surfaces agricoles.
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