La puissante explosion qui a secoué le centre-ville de Beyrouth vendredi est un attentat à la voiture piégée dans lequel un conseiller de l’ex-Premier ministre Saad Hariri a été tué. Selon la police, il y aurait au moins quatre morts.
Mohammad Chatah, proche conseiller de l’ex-Premier ministre libanais Saad Hariri qui est le chef de la coalition hostile au régime syrien, a été tué dans un attentat à Beyrouth, ont rapporté à l’AFP des membres de cette coalition et l’Agence nationale d’information (ANI).
M. Chatah, également ex-ministre des Finances, se dirigeait vers la maison de Saad Hariri, absent du pays, où devait se tenir à 09H30 (07H30 GMT) une réunion de la coalition dite du "14 mars", hostile au régime de Bachar al-Assad et appuyant l’opposition syrienne.
L’explosion, puissante et ressentie à travers la capitale libanaise, s’est produite dans une des artères du centre-ville menant à cette maison où la coalition tient régulièrement des réunions.
Des images diffusées par les chaînes locales ont montré plusieurs voitures et des corps en flammes dans les rues alors que des ambulances étaient sur place pour secourir les blessés.
M. Chatah, également ex-ambassadeur libanais à Washington, était l’un des ténors de cette coalition et considéré comme le représentant politique de M. Hariri, absent du Liban depuis 2011, lorsque le rival de ce dernier, le mouvement chiite Hezbollah, a provoqué la chute de son gouvernement.
De 2005 à 2012, une série d’attentats et d’assassinats ont visé des hommes politiques et des journalistes hostiles au régime syrien, ainsi que des responsables de l’armée et de la police considérés comme proches de ce camp.
L’attentat qui a coûté la vie à M. Chatah intervient 20 jours avant le début du procès des responsables présumés de l’assassinat de l’ex-Premier ministre libanais Rafic Hariri, dont le meurtre le 14 février 2005 avait plongé le Liban dans la tourmente.
Beyrouth a été frappé par plusieurs attentats depuis l’été, visant notamment des bastions du mouvement chiite Hezbollah.