Surprise totale ! Alors que le Tour de France à Casseroles Tintinnabulantes de Macron se poursuit sous les bravos d’une foule en délire, les récentes déclarations de plusieurs membres du gouvernement laissent entendre que des efforts allaient être vigoureusement entrepris pour éplucher les comptes publics.
C’est ainsi qu’on apprend que le gouvernement prétend à présent s’inspirer des travaux du Sénat pour lutter contre la fraude fiscale et sociale : fini le laxisme, fini les cadeaux du fisc, fini les petits arrangements, on va voir ce qu’on va voir !
C’est forcément vrai puisque c’est Mickey Le Porte Parole – pardon Gabriel Attal – qui le dit et qu’il estime cette fraude sociale à 8 milliards d’euros par an tout en admettant, En Même Temps, qu’elle reste difficile à chiffrer précisément, et qu’il convient donc de s’y attaquer pour remettre un peu d’ordre dans les comptes publics. Le contribuable (et futur électeur ?) y tient semble-t-il beaucoup et notre fine brochette de commis républicains vient tout juste de le réaliser.
Dans ces commis froufroutants, on retrouve évidemment l’inénarrable Bruno Le Maire qui annonce lui aussi, de façon tonitruante et en ondes, qu’on va lutter contre la fraude sociale à grands renforts de phrases chocs dans lesquelles il dénonce les transferts de ces aides sociales vers le Maghreb ou ailleurs.
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De surcroît, chacun sait que cette fraude sociale (gentille et compréhensible) n’est qu’une goutte d’eau dans l’océan des fraudes fiscales (méchantes et impardonnables) dont on ne connaît pas non plus le montant mais qui, En Même Temps, lui serait dix fois supérieure.
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Polémiques et cries d’orfraie pour se rendre compte quelques mois plus tard qu’en pratique, les estimations de fraudes étaient… sous-évaluées.
Eh oui : la fraude est bien plus massive que n’osent l’annoncer les services concernés (qui sont directement responsables de l’état des lieux désastreux) et, bien évidemment, les ministres de tutelle qui se sont refilé la patate chaude depuis des décennies sans rien faire tant tout ceci n’était ni dans leur intérêt, ni dans les programmes politiques agités devant leurs électeurs.
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Et si l’on poussait l’imagination un peu plus loin, on pourrait même se dire que si la France était au bord de la faillite la plus retentissante, avec un assèchement brusque, rapide et cataclysmogène de nos comptes publics, on n’aurait pas procédé autrement.
Plus exactement, on doit se rappeler que le budget de l’État est pour moitié financé par de la dette fraîche obtenue par un roulement de la dette ancienne, et que tout ceci est à la condition expresse que les taux d’emprunt de cette dette ne soient pas trop forts sous peine de ne pas pouvoir rembourser.
Avec l’inflation actuelle et les petites tensions observées sur les marchés, ces taux n’ont malheureusement pas cessé de monter. Depuis 2022, où les OAT de référence (à 10 ans) français tournaient autour de 0 %, ils ont gentiment grimpé jusqu’à plus de 3 % et la tendance ne montre aucun signe de fléchissement.
Autrement dit, ces gesticulations gouvernementales ressemblent de plus en plus à la prise de conscience confuse mais refroidissante que les prochains mois, les prochaines semaines (100 jours ?) pourraient être soudainement bien plus compliquées que prévu si on ne trouve pas rapidement des économies drastiques à faire.
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Fraudes fiscale et sociale : "Beaucoup de choses qui sont dites et qui sont un peu n'importe quoi" pour Charles Prats, ancien magistrat de la Délégation Nationale à la Lutte contre la Fraude (DNLF) pic.twitter.com/ctnKMpMr8V
— BFMTV (@BFMTV) April 18, 2023