Jean-Marie Le Pen a fêté en juin dernier ses 87 ans. Pour l’occasion, le fondateur du Front national avait réuni, dans sa maison de la Celle-Saint-Cloud, une centaines d’invités. Parmi eux, l’humoriste Dieudonné et son compagnon de route, l’essayiste d’extrême droite Alain Soral. Une réunion révélée par Le Point jeudi 23 juillet, qui n’a rien d’anodin. Car au-delà de leurs connivences idéologiques, les trois hommes ont en commun un agenda politique.
Le premier, Jean-Marie Le Pen, agite actuellement la menace d’une candidature dissidente face à sa petite-fille, Marion Maréchal, pour les régionales en PACA. Les deux autres, Alain Soral et Dieudonné, ont fait leur entrée officielle en politique au début du mois. Leur parti, « Réconciliation nationale », est désormais enregistré à la Commission nationale des comptes de campagne et des financements politiques (CNCCFP). Dans son programme, révélé par Mediapart en octobre 2014, le parti explique vouloir « se dissocier totalement du Front national », parce qu’il n’approuve pas les prises de position « pro-israéliennes » du conseiller international de Marine Le Pen.
Jean-Marie Le Pen n’a jamais caché ses accointances avec Dieudonné. Il est d’ailleurs devenu le parrain de sa fille en 2008. Pour justifier cette casquette, il avait expliqué sur RTL les raisons de sa proximité avec Dieudonné : « Nous avons un certain nombre de points communs. Nous faisons partie de la communauté des parias, des persécutés, ça rapproche. Nous sommes persécutés de la même manière à cause de notre liberté de pensée et de parole », avait-il estimé. Juridiquement, les deux hommes ont aussi pour point commun d’avoir été condamnés pour incitation à la haine raciale.