La section Santé d’Égalité & Réconciliation réunit des professionnels actifs couvrant à peu près tous les secteurs de la santé (praticiens médecins ou non médecins, journalistes, auteurs, chercheurs) qui se donnent pour ambition d’être les sentinelles des dérives du système de soins moderne. La section Santé se veut aussi un outil pragmatique présentant des solutions concrètes pour rester en bonne santé.
La section Santé d’Égalité & Réconciliation répond à quelques perles de propagande issues du magazine médical destiné aux professionnels de santé Le Généraliste [1]. Pioché dans l’édito d’abord :
« Agnès Busyn a sifflé la fin de la récré…
Formule confirmant que toute contestation dans le domaine de la santé n’est pas prise en compte de façon sincèrement démocratique. La marmaille du peuple qui s’est bien défoulée pendant la récréation, est priée de se ranger sagement maintenant, et sans faire d’histoire.
…au motif que le taux de couverture vaccinale devenant critique en France, laisser des enfants non vaccinés leur ferait courir un risque inadmissible de contracter sur le territoire français une maladie grave évitable ».
Deux idées donc. Premièrement, les enfants non vaccinés courent un risque sanitaire supérieur aux enfants vaccinés. Ce qui mériterait quand même une petite argumentation au minimal syndical, et quelques chiffres, car cela reste à démontrer. Deuxièmement, les parents qui ont fait ce choix sont complètement irresponsables, et c’est inadmissible de les laisser faire. Est-ce à comprendre comme un avertissement méritant sanctions ? Il y a bien une troisième idée faisant référence au territoire français, terre de progrès scientifique et médical. Et si on comparait la prévalence des maladies émergentes des pays à forte couverture vaccinale avec celle des pays en voie de développement où l’on pratique peu la vaccination ? On parie sur les résultats ?
« Jusque là rien à redire, le discours est construit et fondé sur les données de la science ».
Ah d’accord, c’était pour la bonne cause ! Le peuple est ignorant, et on le pique pour son bien. Malheureusement, l’esprit de probité intellectuelle qui nous anime nous pousse à avoir quelque chose à redire. Cher Généraliste, pourriez-vous préciser de quelles données de la science vous parlez, qui construit et fonde selon vous ce discours simplissime ? Car sinon, comme vous le savez, cela s’appelle un point de vue dogmatique. Et oui, ce n’est pas parce qu’on utilise le mot science dans une phrase que l’argumentation se pare par miracle de scientificité. À ce compte là, nous gagnerions beaucoup de temps passé en recherche sur Medline à la section Santé ! La suite est croustillante :
« La variole n’a disparu de la surface de la planète qu’au prix d’une vaccination qui, pour le coup, était véritablement risquée et assumée ».
Assertion où l’on apprend que la vaccination de la variole est un acte risqué. Mais bon, comme c’est un choix assumé, ça va. Mais au fait, est-ce que ce sont bien les campagnes de vaccination mondiale qui ont éradiqué la variole ? Que nenni chers amis, pas du tout du tout. Ce n’est pas E&R, obscur site complotiste qui le dit, c’est bien la prestigieuse OMS. Le grand branle-bas de combat vaccinal a bel et bien échoué contre la variole. L’OMS a dû arrêter les frais, et revenir aux bonnes vieilles techniques d’isolement et d’endiguement qui, elles, ont finalement fonctionné.
« En réalité, les antivax sont moins le fruit d’une contre-argumentation scientifique que celui d’une évolution sociétale fondée sur la justification des individualités ».
Bon sang, mais bien sûr ! C’est donc cela la motivation première de ces parents inconscients. Ils sont juste égoïstes à vouloir se renseigner sur les risques que pourraient subir leurs enfants. « Une inoculation de quelques secondes pour une vie de handicap ». Tout le monde compatit à ce constat amer, entendu de la bouche de parents d’un adolescent autiste. Mais restons rationnels s’il vous plaît : cet accident vaccinal ne doit être considéré « seulement » comme un dégât collatéral regrettable, puisque le bilan vaccinal est globalement positif. La vraie question à se poser est donc la suivante : Le bilan vaccinal est-il vraiment positif ? Se pourrait-il que l’information des média traditionnels soit tronquée ? Se pourrait-il que l’on nous désinforme ? Hum, ça donne envie d’y consacrer quelques lignes argumentées dans un futur article… Mais pour l’heure, terminons avec Le Généraliste. Dernière citation empruntée au grand dossier de ce prestigieux journal scientifique :
« "La plupart des partis d’extrême droite ont un discours soit vaccino-septique, soit vaccino-critique" déclare Jocelyn Raude (sociologue NDLR). Une recherche avec le mot clé vaccination sur le site d’Alain Soral (égaliteetréconcilation.fr) dévoile l’omniprésence des thèses complotistes et, sans remettre en cause la vaccination elle-même, Marine Le Pen s’est exprimée récemment contre l’obligation vaccinale ».
Petits syllogismes qui ne mangent pas de pain en somme. Un site d’extrême droite est vaccino-critique. Être antivax est complotiste, donc les sites d’extrême droite sont complotistes. Cela marche aussi dans l’autre sens. Les antivax sont complotistes. Les complotistes sont d’extrême droite. Donc les antivax sont d’extrême droite. Tous démasqués on vous dit ! Sans compter le raccourci clavier concernant l’étiquette d’extrême droite (jamais définie) : E&R est d’extrême droite. On vous le dit. Donc c’est vrai.
Allez, sans rancune, c’est de bonne guerre. Après tout, ces lignes sont tirées d’un journal envoyé gratuitement aux médecins, mais qui cependant brasse argent et intérêts privés. Quelqu’un s’ennuyant pourrait-il calculer le prorata du nombre de pages de publicité sur l’ensemble du journal ? Car il faut bien que quelqu’un paye l’addition pour publier ce genre de message. Tout le contraire de notre équipe à la section Santé. Nous sommes bénévoles, et écrivons par conviction pour un site qui, rappelons-le, fonctionne sans aucune publicité. Nous croyons réellement en une science non dévoyée ; nous croyons au sérieux et à la possibilité d’améliorer sa santé sans effets secondaires. Nous nous engageons pour ce qui nous semble être une cause juste, tant par amour du prochain, que pour celui de la vérité. Et notre message est reçu. Car les médecins, comme nos lecteurs, ont été, sont, ou seront peut-être un jour des malades. Alors, si ce n’est déjà fait, ils trancheront en sachant de quoi ils parlent.