La loi immigration est passée par les fourches caudines du Conseil constitutionnel et, comme il était parfaitement attendu, a été totalement vidée de sa (déjà) faible substance. Cette loi avait pourtant été arrachée de haute lutte par des Républicains en fin de vie qui tentaient par là de donner des gages de patriotisme en vue des Européennes dominées par le RN, d’après les sondages. Leurs efforts furent donc vains. Et la politique est un jeu tellement retors, qu’il n’est pas extraordinaire de penser qu’ils le savaient, mais qu’ils se sont payés un brevet de nationalisme sans frais.
Le Conseil Constitutionnel présidé par Laurent Fabius vient de censurer une bonne part de la loi immigration – à l'exception des mesures de régularisations massives.
Du grand art. pic.twitter.com/1IRpgZT0iH— Laurent Obertone (@LaurentObertone) January 25, 2024
Ainsi donc, les quelques passages du texte qui auraient pu rendre légèrement plus difficile le tsunami migratoire qui submerge une France déjà débordée ont été censurés. Pire, les mesures favorables à ce tsunami ont été conservées. La question reste entière : mais pourquoi donc cette politique suicidaire depuis 40 ans et qui s’accélère depuis près de 10 ans ? Pourquoi, et qui ?
Les Français sont majoritairement opposés à l’immigration massive actuelle, tous les sondages le rappellent. Et pourtant on ne cesse de vouloir diluer l’unité nationale, sans même parler de l’homogénéité des populations.
Il y a bien sûr l’explication économique : la main d’œuvre immigrée fait pression sur les salaires. Mais il y a aussi l’explication idéologique, celle d’une gauche internationaliste qui ne rêve que de vivre-ensemble et de métissage. Enfin (et surtout ?), il y a aussi l’explication par l’antisémitisme, celle développée par l’École de Francfort après la Seconde Guerre mondiale : tout ce qui est autoritaire et traditionnel (le père, la famille, l’ordre, etc.) favorise une personnalité forte, à tendance nationaliste et donc conduit nécessairement à la fin de toutes choses à l’antisémitisme (on se demande donc pourquoi ?). Pour faire court, détruire les nations pour construire des sociétés ouvertes permet donc de protéger les juifs. CQFD.
La personnalité autoritaire est une théorie de psychologie sociale et de science politique. D’abord développée par l’École de Francfort, ainsi que le titre d’un ouvrage collectif publié en 1950 par l’American Jewish Committee sous la direction de Theodor W. Adorno, elle est reprise par des sociologues tels que Bob Altemeyer.
Selon Theodor W. Adorno, un certain nombre de traits de caractères, de valeurs et d’attitudes entraînent chez les personnalités autoritaires un penchant et des comportements fascistes, anti-démocratiques et intolérants aux minorités ethniques. Ces traits sont évalués dans une enquête par un système cohérent (structure de la personnalité) qui provient d’expériences caractéristiques de l’enfance et d’un schéma de fonctionnement interne, en particulier du rôle du père dans la famille européenne et plus généralement dans les sociétés traditionnelles (par opposition aux sociétés ouvertes).
L’enquête cherche à démontrer que la personnalité autoritaire possède le sens de la hiérarchie et la culture du chef, qu’elle est rigide, conformiste, raciste et antisémite.
Sans transition aucune, donc, Gauthier Rybinski se félicite que « le CC a censuré les mesures insufflées et instillées par l’extrême droite (...) dont la préférence nationale » :
Ainsi donc, la censure du Conseil constitutionnel a touché plus du tiers du texte. La mesure qui allongeait la durée de résidence exigée pour bénéficier de certaines prestations sociales a été totalement censurée. Le resserrement des critères du regroupement familial, la « caution retour » pour les étudiants étrangers, mais aussi la fin de l’automaticité du droit du sol ont été également censurés. Les quotas migratoires annuels ont été aussi jugés contraire à la Constitution.
L’amendement communiste permettant l’attribution d’un titre de séjour d’un an renouvelable pour les sans-papiers victimes des marchands de sommeil a été validé. Les préfets pourront régulariser les travailleurs sans-papiers dans les métiers « en tension ». De leur côté, les mineurs ne pourront plus être placés en centre de rétention avant leurs 18 ans.
Maigre lot de consolation, la loi rend désormais possible l’expulsion d’étrangers en situation régulière sur le territoire qui ont été condamnés pour des crimes et délits punis d’au moins trois ou cinq ans d’emprisonnement et qui constituent une « menace grave pour l’ordre public ». De même, les étrangers arrivés en France avant 13 ans, ou résidant en France depuis plus de 20 ans, ou mariés à une personne française, ou parent d’un enfant français pourront faire l’objet d’une Obligation de quitter le territoire français (OQTF).
Enfin, tout demandeur d’un titre de séjour devra s’engager à respecter « les principes de la République » en signant un « contrat d’engagement » ! La France est sauvée !