« Au vu de sa proximité idéologique » avec le FN, la députée Marion Maréchal-Le Pen a assuré vendredi, dans l’émission Décideurs politiques du JDD, que Nicolas Dupont-Aignan avait « toute sa place » dans son mouvement. Mais le président de Debout la République refuse de « tomber dans ce piège ».
Le JDD : Marion Maréchal-Le Pen affirme vendredi que vous avez « toute votre place » au sein du Rassemblement Bleu Marine. Que lui répondez-vous ?
Nicolas Dupont-Aignan : Je ne nie pas que le Front national soit, comme Debout la République, un parti patriote. La vitrine du FN a changé, c’est évident. Mais la boutique est un peu poussiéreuse et l’arrière-boutique est choquante, car elle reste profondément imprégnée des idées du passé. Madame Le Pen n’a pas le monopole de la patrie. Il y a un mouvement patriotique venu de l’extrême droite qu’elle incarne et un mouvement patriotique qui vient du gaullisme social que j’incarne. Je ne vois pas au nom de quoi, si les européistes ont le droit d’être pluriels, ceux qui sont contre cette Union européenne devraient forcément fusionner.
Au-delà de son passé, que reprochez-vous aujourd’hui au FN ?
Il y a des grandes différences entre nos projets de société, sur l’avortement ou la peine de mort par exemple, ou notre conception de la démocratie. Au-delà de tout ça, ce serait tomber dans un piège mortel, pour moi et les idées que je défends, que de rentrer sous la casaque de Marine Le Pen. Laissons les patriotes assumer leurs diversités ! Les Français doivent avoir le choix.
Vous appelez à une « union des patriotes ». Pourquoi refuser de la réaliser dès maintenant avec le FN ?
L’union des patriotes se fera lorsque le FN aura vraiment changé. Et pour l’instant, il ne change pas vraiment… Moi, je ne veux être instrumentalisé par quiconque. Je vois bien venir les gros sabots de la famille Le Pen. J’ai refusé d’être l’alibi souverainiste de Nicolas Sarkozy, ce n’est pas pour devenir l’alibi gaulliste du Front national. Ce n’est pas parce que je suis plus récent que je vais vendre mon âme.
Lire la suite de l’article sur lejdd.fr
L’interview de Marion Maréchal-Le Pen du 22 novembre 2013 :