Le Premier ministre hongrois, Viktor Orban, est reçu mardi par le président russe Vladimir Poutine pour des entretiens qui devraient notamment porter sur l’ajout de nouveaux réacteurs à la seule centrale nucléaire du pays.
Le Kremlin a indiqué dans un communiqué que les deux parties discutaient en détail d’une coopération pour augmenter les capacités de la centrale de Paks.
Les négociations avec la Hongrie sont dans une phase active, a indiqué le chef de l’Agence fédérale russe à l’énergie atomique, Sergueï Kirienko, cité par Interfax.
La centrale de Paks, située à 100 km au sud de Budapest, a été construite par les Soviétiques dans les années 1980.
Les quatre réacteurs en activité, à eau lourde, ont une capacité de près de 2 000 mégawatts par jour et fournissent 40 % de l’électricité du pays.
Selon le site russe d’information gazeta.ru, un accord sur la construction par la Russie de deux nouveaux réacteurs pourrait être signé à l’issue de la visite de M. Orban à Moscou.
Il s’agit de deux réacteurs de 1 200 mégawatts chacun, qui devraient donc doubler la capacité de la centrale.
Selon une source proche du dossier, citée par gazeta.ru, le prix d’un seul de ces réacteurs est de 4,5 à 5 milliards d’euros.
Le Parlement hongrois avait donné en 2009 son accord à la construction de nouveaux réacteurs.
Gazeta.ru relève qu’un appel d’offres avait été prévu, auquel comptaient participer le groupe français Areva et l’américain Westinghouse, puis reporté.
La source citée par gazeta.ru estime que cet appel d’offres n’allait probablement pas avoir lieu, ce qui contrevient aux règles de l’Union européenne.
Un expert cité par gazeta.ru souligne cependant que le choix de la Russie est dicté par des raisons à la fois de continuité technologique et politique.
Orban et Poutine ne sont pas antagonistes en politique, bien que la Hongrie soit membre de l’Union européenne, souligne le site.
Orban a l’image d’un genre de Poutine hongrois, estime un expert cité par gazeta.ru.
La Hongrie, un ancien pays du bloc socialiste dominé par Moscou, est par ailleurs très dépendante de la Russie pour son approvisionnement énergétique, dont elle reçoit 80% de son pétrole et 75% de son gaz.