On ne pense jamais à un argument simple. Pourquoi la loi Gayssot interdit de remettre en question l’histoire du génocide hitlérien ? Parce que c’est une persécution. Autrement dit, remettre en question le génocide hitlérien, c’est remettre en question une persécution. Le problème, c’est la persécution. Le seul but légitime de cette loi, c’est de lutter contre la persécution. Cette loi ne peut être invoquée que pour lutter contre la persécution. Toute autre raison rend l’utilisation de cette loi illégitime. Fallacieuse, révocable. Ce qui revient à dire que si tu utilises cette loi contre Vincent, tu accuses Vincent de persécuter les juifs, ou d’inciter à leur persécution. Puisque c’est l’esprit de cette loi, son seul motif légitime. C’est donc de persécution, ou d’incitation à la persécution que Vincent est accusé, en réalité. Or, il suffirait de forcer les accusateurs de Vincent, devant le juge, à formuler clairement cette accusation pour les obliger à en débattre, et à ne débattre, à la limite, que de ça. Je gage que la loi Gayssot ne ferait pas long feu : est-ce que oui ou non, Vincent appelle à - ou organise la persécution des juifs ? C’est la question qui n’est jamais posée. La persécution est la seule chose interdite, et à juste titre. Persécuter les juifs, ou quiconque, c’est ça le mal. Et il est juste de légiférer à ce sujet. Persécuter les juifs, ou quiconque, est un phénomène ancien, universel. Or, l’interdiction de persécuter existait déjà avant la loi Gayssot. Ainsi, les faux problèmes liés à l’universalité sont dissipés : user cette loi contre quelqu’un, c’est l’accuser de persécution, ou d’incitation à la persécution. Ce qui montre par ailleurs que cette loi est redondante et risque de cacher une accusation de persécution, ou d’incitation à la persécution qui n’est jamais formulée clairement. Ce qui lui fait manquer son but, qui pourrait être louable, si dans les tribunaux un avocat avait l’idée de le rendre clair.
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