Plusieurs figures associatives s’opposent à l’invitation au Maroc de l’ex-président israélien Shimon Pérès. En Palestine, le Hamas demande à Rabat de la reconsidérer.
Shimon Pérès est invité par la Fondation Clinton Global Initiative à Marrakech les 5, 6 et 7 mai prochains. Seulement l’invitation de l’ex-président israélien n’est pas du goût d’une frange de la société civile, dont certains représentants se mobilisent pour la faire annuler.
Le réseau démocratique marocain de solidarité avec les peuples a appelé vendredi 24 avril à une « interdiction de la visite », en invoquant le « respect pour les sentiments des Marocains et pour la cause palestinienne ».
L’association invite également dans son communiqué les opposants à la normalisation avec Israël à s’unir pour protester contre cette visite si jamais elle était « imposée à notre peuple ».
L’avocat Khalid Soufiani, coordinateur du Groupe d’action de soutien à la Palestine, a été jusqu’à qualifier Shimon Pérès de « tueur d’enfants » et de « terroriste », promettant de déposer une plainte à l’encontre de l’ancien président de l’État hébreu en vue de son arrestation. Toutefois, la compétence universelle n’étant pas transposée en droit marocain, aucun chef d’inculpation ne le permettrait.
De son côté Al Adl Wal Ihssane, association tolérée mais non reconnue par l’État, et connue pour sa forte capacité de mobilisation, a pris parti par l’intermédiaire de sa branche consacrée aux droits de l’Homme, Annosra, qui a appelé dans un communiqué les « bonnes volontés et personnes intéressés à intensifier d’efforts pour empêcher cette visite et à adhérer à toute les formes d’opposition ».
En Palestine, le parti Hamas a appelé dimanche 26 avril le Maroc, en invoquant jusqu’au roi, à reconsidérer la visite de Shimon Pérès :
« Nous espérons que le roi et le gouvernement du Maroc reconsidéreront la visite de Pérès chez eux. »
Le Hamas, qui a mis en garde contre toute forme de normalisation dans les pays arabes à l’égard d’Israël, a ajouté que cette visite ouvrirait une brèche vers cette perspective au Maroc.
Shimon Pérès est déjà venu deux fois au Maroc, en 1986, alors qu’il était Premier ministre, visite à l’occasion de laquelle il a rencontré Hassan II à Ifrane, et en 1993, après la signature des accords d’Oslo, dont il a été l’un des artisans, et qui lui ont valu le prix Nobel de la paix, conjointement avec Yasser Arafat et Yitzhak Rabin.