Vladimir Poutine a qualifié de « menace potentielle pour la sécurité » de la Russie les actions de l’OTAN qui s’approchent du territoire russe, avant de rappeler que Moscou avait plusieurs fois invité l’Alliance à lutter ensemble contre les menaces réelles, dont le terrorisme.
Le rapprochement de l’OTAN des frontières russes constitue une menace pour la sécurité nationale de la Russie, a déclaré mardi 3 décembre à Sotchi le président Vladimir Poutine alors qu’un sommet de l’OTAN se déroule à Londres à l’occasion du 70e anniversaire de l’Alliance.
« Aujourd’hui, nous sommes obligés d’agir, compte tenu du fait que l’élargissement de l’OTAN et le développement de son infrastructure militaire à proximité des frontières russes représente une menace potentielle pour la sécurité de notre pays », a indiqué M. Poutine lors d’une conférence consacrée à l’évolution de la Marine nationale et de l’industrie de défense.
Il a rappelé que l’Alliance, initialement formée par 12 États, compte déjà 29 membres et que les dépenses militaires de ces pays « représentent plus de 70 % des dépenses militaires mondiales ».
« L’Alliance a agi d’une manière incorrecte, voire brutale, à l’égard de la Russie »
« L’Union soviétique n’existe plus, tout comme l’organisation du pacte de Varsovie, qui a été mise en place en réaction à l’apparition de l’OTAN. Mais l’OTAN existe toujours et ne cesse de se développer », a-t-il fait remarquer.
Moscou s’est plusieurs fois montré prêt à coopérer avec l’Alliance, l’invitant à lutter ensemble « contre les menaces réelles comme le terrorisme international, les conflits armés régionaux et le danger de la prolifération non contrôlée des armes de destruction massive », a rappelé M.Poutine.
« Nous avons fait plusieurs pas vers l’Alliance, nous avons essayé de proposer une planification constructive. Plusieurs manifestations conjointes ont eu lieu, mais notre coopération s’est de fait terminée après 2008 parce que l’Alliance a agi d’une manière incorrecte, voire brutale, à l’égard de la Russie, sans tenir compte des intérêts de notre pays », a-t-il ajouté.
Dans ce contexte, la Russie poursuivra le rééquipement technique de ses Forces armées, a conclu le Président.
La Serbie n’a pas l’intention d’adhérer à l’OTAN, déclare son ministre des Affaires étrangères
La politique de la Serbie est une position de neutralité militaire et le pays ne prévoit pas de devenir membre de l’OTAN, « la majorité écrasante » de la population s’y opposant, a déclaré le chef de la diplomatie serbe à la veille de la visite de son Président, Alexandar Vucic, en Russie.
La Serbie n’a pas l’intention d’intégrer l’OTAN, vu que la plupart des habitants se prononce contre, a déclaré le ministre serbe des Affaires étrangères, Ivica Dacic, aux médias russes à la veille de la visite de son Président, Alexandar Vucic, en Russie.
« Pour ce qui est de la présence au sein de l’OTAN, la position de la Serbie est claire et nette. Nous ne voulons pas devenir membre de l’Alliance, c’est la majorité écrasante de nos citoyens qui ne le veut pas », a-t-il souligné.
La Serbie et l’OTAN sont satisfaites de leur degré de coopération, mais Belgrade n’ambitionne pas de devenir membre permanent de l’Alliance.
« Il est notoire que la Serbie s’en tient à une politique de neutralité militaire, ce qui suppose qu’elle est hors de toute alliance militaire internationale », a ajouté Ivica Dacic.
Il a également rappelé l’agression de l’OTAN contre la Yougoslavie en 1999.
« Violence contre le droit international »
En ce qui concerne les bombardements de l’OTAN, Ivica Dacic a appelé à les reconsidérer à partir des positions actuelles.
Ils « signifiaient avant tout la démolition de l’ordre mondial international. Le monde ne s’est pas remis de cette violence contre le droit international », a-t-il affirmé.
Ivica Dacic a fait remarquer également que la Serbie considérait la Russie comme un ami proche et un partenaire stratégique, et n’avait pas l’intention de se joindre aux sanctions antirusses.
« Pour mon pays, la Russie est un pays partenaire et un ami qui comprend notre position dans l’arène internationale et qui nous soutient volontiers partout où c’est indispensable […] Je rappelle que la Serbie ne s’est pas jointe aux sanctions contre la Russie et qu’elle ne le fera pas », a souligné Ivica Dacic.
Rencontre des deux Présidents
Aleksandar Vucic et Vladimir Poutine auront une entrevue le 4 décembre à Sotchi, a annoncé le service de presse du Kremlin.
Il a indiqué que les négociations seraient l’occasion d’évoquer notamment les problèmes de coopération bilatérale, ainsi que les dossiers internationaux et régionaux. Il a précisé en outre que le président serbe viendrait en Russie pour une visite de travail.
Source : sputnik.fr