Il a été accueilli dans le calme par des éleveurs soucieux de le sensibiliser à la grave crise du secteur. Mais un calme tendu tout de même.
Manuel Valls a eu des échanges « rugueux mais respectueux » avec eux, deux jours après une inauguration ponctuée de sifflets et d’insultes par le chef de l’État. Quelques huées et quolibets ont salué sa déambulation dans la partie réservée aux éleveurs de vaches laitières, les plus remuants, qui avaient déjà sifflé et insulté le président François Hollande lors de sa visite samedi.
« Va te cacher. T’as rien compris petit zizi, tu vas pas changer l’Europe ! », lui a hurlé l’un d’eux. Un grand panneau avec une bâche noire avait été dressé, frappé du slogan : « Je suis le top de la qualité française mais ma passion ne suffit plus ». « On a l’impression d’être abandonnés », a lancé à l’adresse du Premier ministre Claude Duval, installé depuis 1973 et qui possède 100 vaches laitières. Ce à quoi Manuel Valls a répondu : « On est conscients de vos problèmes. »
« Vous êtes les pantins de l’Europe », lui a lancé François, éleveur dans l’Eure, avant d’ajouter : « Ils sont là pour se pavaner mais ils n’ont aucun pouvoir et nous on crève. » Le Premier ministre lui a répondu sur le même ton : « On vient tous les ans. C’est toujours la même chose. Si on ne vient pas, on est des trouillards, si on vient, on vient se pavaner. » L’agriculteur a reproché au gouvernement un manque de résultats. « C’est quoi les résultats pour vous ? », lui a demandé le Premier ministre. « Ben le lait, il est payé zéro euro », a-t-il répondu. « Et vous pensez que c’est en claquant des doigts... », l’a interrogé Manuel Valls.