C’est ce qui s’appelle une belle répartition des rôles : Dominique Strauss-Kahn attaque pour diffamation le film d’Abel Ferrara, Welcome to New York, « une merde, une crotte de chien » selon les termes de son avocat, Jean Veil, le fiston à Simone. Lequel explique laisser le soin aux associations antiracistes, pour leur part, de porter plainte contre le caractère « antisémite » du film.
La veille, Anne Sinclair était néanmoins prems à sortir de son grand chapeau l’arme fatale des relents « antisémites », mais faisait aussi savoir du même coup qu’elle n’attaque pas la « saleté », car elle la « vomit ». Nous expliquant en substance son « dégoût » du corps de Gégé Depardieu, dont l’abdomen protubérant lui semble incarner quelque caisse de résonnance des heures les plus sombres de notre histoire. Sans doute le ventre fécond de la bête immonde.
[...] Anne Sinclair qui monte encore au plafond quand il est dit dans le film que sa famille a fait fortune au sortir de la Seconde Guerre mondiale. À ce sujet, une anecdote que Jean Cocteau raconte dans Le Passé défini (Gallimard), à propos du marchand d’art Paul Rosenberg, grand-père d’Anne Sinclair, laisse à penser que l’immense fortune familiale était déjà en route pour des sommets au-dessus du soleil dans l’entre-deux-guerres.