Front de Gauche : Les raisons d’un échec
13 juin 2012 00:41, par Indépendances nationalesJe voudrais défendre ici l’idée que la défaite de Mélenchon n’est qu’apparente et que son véritable objectif (qui n’était ni d’être élu président de la République ni même député du Pas-de-Calais) est parfaitement atteint. Car il s’agissait tout simplement de ratisser pour le PS, en plusieurs étapes :
D’abord on travestit ce que dit Marine Le Pen. Par exemple, dans presque tous ses discours, MLP a répété que le problème n’était pas les "personnes immigrées", mais le "phénomène immigration" qui les instrumentalise et qui est encouragé par les politiciens UMPS au service du grand patronat pour faire baisser les salaires dans les emplois non délocalisables. Ce qui devient dans la bouche de Mélenchon : "Non, Mme Le Pen, le problème ce ne sont pas les immigrés mais les banquiers !", comme si elle avait dit le contraire.
Après ce genre d’inversions, Mélenchon agite une "menace fasciste". Comme si MLP voulait mettre les immigrés dans des camps de concentration (voire des chambres à gaz ?), alors qu’elle ne propose que de réduire le flux annuel de nouveaux entrants de 180.000 à 10.000.
Agiter cet épouvantail "fasciste" imaginaire n’a qu’accessoirement pour objectif de détourner des électeurs de MLP. Mais d’abord et avant tout de faire peur aux électeurs "de gauche" devenus abstentionnistes parce que déçus par la gauche réelle (à laquelle Mélenchon appartenait...), qui les a trahi jusqu’à l’os de 1983 à 1995.
Cet électorat est donc remobilisé pour voter à nouveau, cette fois pour une prétendue "vraie" gauche, européiste et immigrationniste mais qui prétend pouvoir influencer en faveur du peuple le programme libéral du PS. Et quelques gogos y croient.
Enfin au second tour (de la présidentielle comme de la législative), tout en continuant à agiter l’épouvantail "fasciste", Mélenchon et ses amis se désistent en faveur du candidat PS, espérant que les mêmes gogos suivront. Et ils suivent.
Ainsi, Mélenchon a l’air d’avoir pris deux râteaux, mais en réalité, il a lui-même servi deux fois très efficacement de râteau ! Hollande lui doit beaucoup pour avoir fait oublier (à certains) Jospin. Et dans le Pas-de-Calais, le dénommé Philippe Kemel lui devra beaucoup pour avoir fait oublier (à certains) Gérard Dalongeville. Finalement, pour un bon soldat du mondialisme, ces bons résultats objectifs doivent passer avant après l’amour-propre.