Les journalopes du Monde nous expliquaient doctement, au lendemain du premier tour, que le FN n’avait pas progressé d’une élection à l’autre puisqu’il n’arrivait à rassembler que 13 % des inscrits (oubliant au passage qu’avec la liste dissidente cela faisait 16%), et que c’étaient les partis "républicains" qui s’effondraient. Donc pas de problème, le FN avait fait le plein des voix, le recul de l’abstention le ferait battre au second tour grâce à la "mobilisation citoyenne", bla-bla-bla, bla-bla-bla. Une semaine plus tard non seulement l’abstention recule fortement puisque près de la moitié des électeurs se sont déplacés (contre un tiers au premier tour), mais en plus il apparaît que cette mobilisation a profité principalement au candidat FN, celui-ci doublant le nombre de voix pour arriver à 25% des inscrits contre ... 20 % au candidat UMPS/PCF/EELV/PRG/MODEM-UDI.
Il est d’ailleurs assez amusant de constater que pour le FN on calcule par rapport aux inscrits et non en suffrages exprimés. Car à ce compte là, on pourrait douter de la légitimité d’une majorité parlementaire qui ne repose que sur un peu plus de 20% du corps électoral.
Autre chose inquiétante pour le système, à Villeneuve-sur-Lot comme à Brignoles, le candidat FN totalise plus de voix que MLP au premier tour des présidentielles. Alors qu’elle réalisait l’année dernière le meilleur score de l’histoire de son parti et que les partielles sont connues pour être moins mobilisatrices que les présidentielles. On peut même penser que le FN n’a pas fait le plein de voix hier soir, et qu’il a encore une marge de progression au sein des abstentionnistes, l’abstention concernant plus fortement les classes populaires. C’est-à-dire celles qui sont touchées de plein fouet par la crise, le chômage, la paupérisation, et l’immigration.